Résultats présidentielle 2022 : à Marseille, les militants insoumis entre indifférence et "soulagement"
Les militants de La France insoumise ont accueilli dans une relative indifférence la réélection d'Emmanuel Macron, dimanche à Marseille. Tous ont les yeux tournés vers les élections législatives.
Ils sont restés totalement inflexibles : pas de joie ni de déception. À Marseille, ville dans laquelle Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête au premier tour de l'élection présidentielle 2022 avec plus de 31% des voix, les militants de La France insoumise sont restés de marbre à l'annonce de la réélection d'Emmanuel Macron, dimanche 24 avril au soir. Les insoumis, troisième force politique du pays, ont eu bien du mal à savoir comment réagir aux résultats du scrutin.
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"Je n'ai jamais voté à droite de ma vie, je ne vais pas commencer à 70 ans", explique Aminda, qui n'a pas voté et semble indifférente aux résultats. Pour elle, entre le président sortant et la candidate du Rassemblement national, le choix était impossible. "Je n'aurais jamais pu mettre un bulletin de vote pour Marine Le Pen mais Emmanuel Macron, ce n'est pas possible pour moi non plus."
Dilemme entre vote blanc et barrage à l'extrême droite
Comme elle, de nombreux militants insoumis se sont retrouvés face à un dilemme. Frédéric a donc voté blanc et le justifie comme "un acte militant". "Je suis militant de La France insoumise et, dans le programme que j'espère que nos futurs députés porteront à l'Assemblée nationale et feront appliquer, il y a toute une partie sur la démocratie et la VIe République, avec la reconnaissance du vote blanc."
Les responsables locaux de La France insoumise ne disent pas quel a été leur vote mais admettent ressentir "un soulagement", à l'image d'Hendrik Davi. "Je ne le cache pas, je ne voulais pas avoir Marine Le Pen comme présidente parce que je ne veux pas d'une présidente raciste et qui a comme projet politique de discriminer une partie de la population", assure le chef de file de la cinquième circonscription de Marseille pour les élections législatives.
"Certains étaient sûrs qu'elle ne pouvait pas gagner. Moi, je sens que le pays est en train de basculer et on ne sait jamais de quel côté cela va se faire."
Hendrick Davi, chef de file de la 5e circonscription de Marseille pour les élections législativesà franceinfo
Le militant LFI se focalise justement sur les autres échéances électorales, dont Jean-Luc Mélenchon veut faire un "troisième tour". "Maintenant, le travail est de combattre Emmanuel Macron dans la rue, dès le 1er mai, et dans les urnes car il y a les élections législatives. On peut encore obtenir que sa politique ne s'applique pas. Les Français n'en ont peut-être pas encore conscience. Il faut qu'on aille le leur expliquer." Les militants sont prêts et le disent même en chanson. "On est là et on vaincra, même si Macron se la pète, nous on vaincra", chante ainsi une militante, guitare à la main.
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