La victoire de la droite, les élus FN... Ce qu'il faut retenir des élections sénatoriales
Après seulement trois ans, la gauche perd le Sénat au profit de la droite, qui occupe désormais 187 sièges sur un total de 348. Le FN, de son côté, réussit à faire entrer, pour la première fois, des élus à la Chambre haute.
Nouvelle défaite pour la gauche. Après les municipales et les européennes, les sénatoriales... La gauche n'est plus majoritaire dans la chambre haute. Selon nos calculs, la droite remporterait, dimanche 28 septembre, 26 sièges et disposerait désormais d'au moins 187 sièges, sur un total de 348. Soit une très large majorité. Francetv info fait le point sur ce qu'il faut retenir de cette élection.
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Trois ans après, le Sénat repasse à droite
Trois ans après l'élection de la première majorité de gauche de l'histoire au Sénat, celui-ci bascule à nouveau à droite. La droite (UDI et UMP) compte 187 sièges, soit 26 de plus que lors du précédent scrutin. La majorité absolue étant à 174 sièges, elle dispose d'une majorité un peu plus large que celle dont disposait la gauche depuis trois ans.
Suffisant pour parler de "vague bleue" ? A voir. Car sur les 82 sièges remis en jeu par la gauche (sur un total de 178), la droite, hors-FN, en a pris plus du quart. "La vague existe, mais ça ne pouvait pas être un tsunami" en raison du mode de scrutin, estime le sénateur-maire UMP de Marseille Jean-Claude Gaudin.
Quant à la présidence du Sénat, qui va revenir à la droite, elle devrait se jouer entre Gérard Larcher et Jean-Pierre Raffarin, même si Philippe Marini et l'UDI Nathalie Goulet sont également candidats.
La gauche minimise sa défaite
Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS, a résumé la position des socialistes : la défaite, oui, mais il "n'y a pas de vague bleue" car "la gauche résiste mieux que l'effet mécanique des résultats des municipales." Les conseils municipaux, dont bon nombres sont passés à droite en mars, fournissent en effet 95% des grands électeurs concernés par ce scrutin.
Le passage à une élection proportionnelle dans les départements élisant trois sénateurs a même permis au PS de gagner six sièges - dans le Calvados, la Saône-et-Loire, la Sarthe, la Somme, le Vaucluse et en Charente-Martime -, tous pris à la droite, à l'exception du dernier. Une façon de limiter la casse même si certaines défaites symboliques font plus mal que d'autres à la gauche : les deux sièges de la Corrèze, fief de François Hollande, passent, en effet, à droite.
Le FN fait une entrée historique au Sénat
Pour la première fois, le Sénat comptera des élus du Front national. Dans les Bouches-du-Rhône, la liste de Stéphane Ravier remporte plus de 12% des suffrages, en troisième position et devant le PS. Dans le Var, David Rachline approche les 19% et talonne les socialistes. Tous deux font déjà partie du petit contingent de maires frontistes, puisqu'ils ont été élus, en mars, respectivement dans le 7e secteur de Marseille et à Fréjus. A 26 ans, David Rachline devient également le plus jeune sénateur de la Ve République.
"Plus une seule assemblée en France n'est interdite au FN" s'est réjouie la présidente du parti, Marine Le Pen, qui a, selon elle, "multiplié par 3, jusqu'à par 10" son résultat dans certains départements. Aux sénatoriales, le Front national est traditionnellement desservi par son manque d'élus locaux. Et au vu de leurs scores, si les victoires au municipales leur ont permis d'élargir leur base de conseillers municipaux, Stéphane Ravier et David Rachline sont sans doute parvenu à séduire un certain nombre de maires sans étiquettes, comme l'expliquait notre journaliste Ariane Nicolas, qui a suivi David Rachline en campagne.
Baroin entre, Raffarin réélu, Baylet battu
Sans surprise, toutes les figures de droite qui remettaient leur siège en jeu ont été réélues. Dans la Vienne, Jean-Pierre Raffarin s'est imposé dès le 1er tour avec 59,61% des voix, et pourra, comme prévu, contester à Gérard Larcher et Philippe Marini la candidature de l'UMP à la présidence du Sénat. Dans le Var, l'UMP Hubert Falco s'impose, tout comme les UDI Michel Mercier, dans le Rhône, et Jean-Marie Bockel, dans le Haut-Rhin. Elu au premier tour dans l'Aube, François Baroin a, lui, réussi son passage d'une assemblée à l'autre, après cinq mandats de député et vingt-et-une années passées à l'Assemblée nationale. Son départ provoquera une élection partielle.
Le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, conserve son siège, de même que le président du conseil général des Bouches-du-Rhône et ex-PS Jean-Noël Guérini.Quant à la tête de liste socialiste Samia Ghali, elle sauve son siège à quelques voix près. Si à Lyon, Gérard Collomb conserve son siège, d'autres ténors de la gauche n'ont pas eu cette chance. C'est le cas de Jean-Michel Baylet, le président du Parti radical de gauche (PRG), battu par la droite dans le Tarn-et-Garonne. Dans le Finistère, le divers gauche Christian Troadec, l'un des leaders des "bonnets rouges" et maire de Carhaix, est loin du compte, avec 5,49% des suffrages. Enfin, deux anciens ministres de Jean-Marc Ayrault ne sont pas parvenus à être réélus : Anne-Marie Escoffier dans l'Aveyron, et Thierry Repentin en Savoie.
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