Infographie Sondages présidentielle 2022 : explorez l'évolution des intentions de vote pour le second tour entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron

Retrouvez au jour le jour l'évolution des sondages concernant les deux finalistes de l'élection présidentielle 2022, Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Grâce à notre agrégateur, explorez les tendances de l'ensemble des enquêtes d'opinion, en prenant en compte les marges d'erreur. Marine Le Pen et Emmanuel Macron

Les urnes ont parlé. Marine Le Pen et Emmanuel Macron sont les deux qualifiés pour le second tour de la présidentielle 2022. Ce scénario est déjà testé depuis plusieurs mois par les instituts de sondage. De nouvelles enquêtes d'opinion sont désormais publiées chaque jour, à l'aide notamment des sondages quotidiens, dits de "rolling", dont notre baromètre Ipsos-Sopra Steria pour franceinfo et Le Parisien-Aujourd'hui en France.

Franceinfo rappelle que les sondages ne sont pas une prédiction, mais une photographie de l'opinion à un moment donné. Pour représenter les intentions de vote dans toute leur complexité, la rédaction a choisi d'agréger l'ensemble des enquêtes réalisées par les instituts de sondage, compilées par le projet NSPPolls. Le choix a également été fait de mettre en avant les marges d’erreur, c'est-à-dire les fourchettes de scores possibles pour chaque prétendant à l'Elysée. Notre méthodologie complète est détaillée en fin d'article.

L'évolution des intentions de vote pour Marine Le Pen et Emmanuel Macron

Comment lire ce graphique ?

Les courbes montrent l'évolution des estimations moyennes au deuxième tour de la présidentielle à partir de l'agrégation de l'ensemble des sondages publiés, entre le 22 novembre 2021 et ajourd'hui. Les halos qui entourent chaque ligne représentent les marges d'erreur.

Méthodologie

AVERTISSEMENT : Un sondage n'est en aucun cas une prédiction mais une photographie de l'opinion à un instant donné. Seules les enquêtes commandées par des médias sont utilisées sur cette page. La liste des sondages est consultable ici.

D’où viennent les chiffres ?

La publication des sondages électoraux est encadrée par la loi. Celle-ci oblige les instituts à une certaine transparence. Des informations, telles que les noms des commanditaires des enquêtes, les tailles des échantillons ou encore les marges d'erreur, sont transmises à la Commission des sondages et mises en ligne sur internet. C'est à partir de ces données, compilées par le projet NspPolls, que les infographies de cette page sont alimentées.

Pourquoi représenter les résultats sous forme de marge d’erreur ?

En pratique, les sondages donnent un score à chaque candidat. Mais cette manière de présenter les enquêtes d'opinion ne donne en réalité qu'une représentation partielle de leurs véritables résultats. Il manque les marges d'erreur, dont la publication est pourtant obligatoire depuis mars 2021.

Les sondages ne débouchent pas sur des chiffres exacts, mais plutôt sur des fourchettes de valeur auxquelles il est possible de se fier, selon un certain degré de certitude. Ce niveau est généralement fixé à 95%.

Ainsi, si un sondage crédite un candidat d'un score de 10%, il faut en réalité appliquer à ce score de 10% une marge d'erreur. Si elle est de 2 points, alors cela veut dire que l'on est confiant à 95% que le candidat se situe, au moment du sondage, entre 8 et 12% des voix.

Comment la rédaction de franceinfo a-t-elle fait ces calculs ?

L'étendue d'une marge d'erreur est liée à la taille de l'échantillon interrogé. Plus le nombre de personnes sondées est important, plus la marge d'erreur est réduite. À l'inverse, moins le panel est large, plus la marge est grande. Tout l'enjeu consiste dès lors à connaître la taille de l'échantillon. Or, les chiffres mis en avant par les instituts de sondages sont souvent trompeurs. Les sondeurs ont pour habitude d'afficher les effectifs des personnes interrogées. Dans les enquêtes réalisées sur la présidentielle, ce nombre varie de 500 personnes questionnées jusqu'à plus de 15 000. Pour la moitié des sondages, les panels comprennent entre 1 000 et 1 500 personnes.

Mais, en réalité, les scores publiés par les instituts de sondages ne sont pas basés sur ces effectifs. Ils ont été calculés à partir d'échantillons encore plus restreints. Tout d'abord, les sondeurs soustraient les personnes qui n'ont pas souhaité s'exprimer. Selon les cas, leur proportion peut varier de plus de 10% à plus de 20%. Par ailleurs, certains instituts font également le choix de ne retenir que les personnes qui se déclarent certaines d'aller voter. Ce qui a également pour conséquence de réduire la taille des échantillons.

En définitive, dans plus des deux tiers des sondages, les effectifs réels à partir desquels les intentions de vote sont calculées ne comptent qu'entre 500 et 1 000 personnes. C'est à partir de ces échantillons réajustés que les marges d'erreur représentées sur nos infographies ont été calculées.

Quelles sont les limites de ces calculs ?

En statistiques, "le hasard fait bien les choses" est plus qu'une expression. C'est une condition. Le calcul des marges d'erreur est valable dès lors que les personnes sondées ont été sélectionnées aléatoirement. Comme si une loterie était organisée et que chaque Français en âge de voter avait la même chance d'être sélectionné. Mais les sondeurs ne disposent pas d'une liste de tous les Français en âge de voter et inscrits sur les listes électorales pour effectuer un tel tirage au sort, en recourant au hasard pur.

Les instituts de sondages français font donc le choix d'appliquer la méthode dite des quotas. Ce procédé consiste à sélectionner un échantillon de personnes, de manière aléatoire, en les faisant rentrer dans des cases selon leur sexe, leur classe d'âge, leur catégorie socio-professionnelle ou leur lieu de résidence. Et ce, de manière à obtenir un échantillon qui soit à l'image de la population, sur ces variables.

Le problème, c'est qu'en principe, la formule classique de calcul des marges d'erreur n'est pas appropriée à cette méthode d'enquête. Mais son résultat reste suffisamment proche pour pouvoir être utilisé, comme l'explique le statisticien Michel Lejeune, ex-professeur à l'université de Grenoble, dans son livre La Singulière Fabrique des sondages.

Les marges d'erreur suffisent-elles à prendre en compte toutes les incertitudes des sondages ?

Les marges d'erreur ne prennent pas en compte ce que les statisticiens appellent les biais, c'est-à-dire les erreurs systématiques d'estimation. Celles-ci peuvent venir d'une population mal définie, d'une base de sondage mal actualisée ou encore du fait qu'un grand nombre de personnes ne souhaite pas participer à ce type d'enquête.

Enfin, la formule de calcul des marges d'erreur ne fonctionne pas bien sur les faibles pourcentages, entre 0 et 3%. Pour les candidats dont les scores se situent dans cette fourchette, les marges affichées sont à utiliser avec précaution et en partant du postulat qu'elles peuvent être erronées.

Crédits

Journalistes : Brice Le Borgne, Mathieu Lehot-Couette

Conception et réalisation : Eric C., Stéphane Jeanneau, Jessica Komguen, Brice Le Borgne, Mathieu Lehot-Couette, Maxime Loisel

Relecture : Camille Caldini

Supervision éditoriale : Carole Bélingard, Ilan Caro, Audrey Cerdan, Vincent Colas

Supervision technique : Stéphane Jeanneau, Renaud Tardivon

Photos : AFP, MAXPPP, candidats