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Vidéo Sondages : le Datalab d’"Envoyé spécial"

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Datalab
Envoyé spécial. Datalab Datalab (Envoyé spécial. France 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions

A l’heure où, pour cause d'élection présidentielle à venir, les instituts sont très sollicités, rappelons que les sondages sont une photographie de l’opinion à un instant T. Mais c'est un cliché flou : souvent, la marge d'erreur est oubliée, et le panel de sondés trop restreint ou peu représentatif... Extrait d’"Envoyé spécial".

Les sondages, c’est magique. Posez une question et abracadabra, les Français répondent en chœur. C’est clair, synthétique, en pourcentages faciles à comprendre. Sondage, mon bon sondage, dis-moi qui est le favori de la prochaine présidentielle ? C’est la question, l’obsession des politiques et des journalistes. Election après élection, la dose de sondages injectée dans les médias ne cesse d’augmenter (1). Une drogue dure.

Trois petits points qui font toute la différence

Alors quand la réalité déjoue les pronostics, c’est la claque médiatique. Et les journalistes, honteux, lâchent leurs amis sondeurs. Pourtant, les instituts le répètent souvent : les sondages ne sont pas une boule de cristal, tout juste une photographie de l’opinion à un instant T. D’accord, mais une photo floue. Prenez les marges d’erreur (2), souvent reléguées dans la toute petite notice des sondages. Le standard le plus courant en France, c’est un panel de 1 000 personnes interrogées. La marge est d’environ 3 points : plus ou moins 3 points. Ce n’est pas négligeable.

Par exemple, lorsque six mois avant la présidentielle de 2007, le Nouvel Obs titrait "Royal battrait Sarkozy 51-49", l’écart entre les candidats (2 points) était plus petit que la marge d’erreur (3 points). Autrement dit, un autre sondage réalisé dans les mêmes conditions aurait pu donner Nicolas Sarkozy vainqueur… Ce qui a finalement été le cas.

Une photo plus nette, c’est plus cher

Avoir des clichés plus nets, c’est possible, mais c’est plus cher. Pour diviser les marges d’erreur d’un sondage par deux, il faudrait interroger quatre fois plus de personnes. Or, le sondé est une espèce en voie de disparition (3). Il y a vingt ans, près d’une personne contactée sur deux acceptait de répondre. Aujourd’hui, c’est seulement une sur sept. Les sondages reflètent uniquement l’opinion des Français qui veulent bien y participer. La photo n’est pas seulement floue, elle est souvent mal cadrée.

Allez, soyons honnêtes : les sondeurs ne se trompent pas tout le temps, mais le mieux pour connaître le choix des Français, c’est encore d’organiser une élection.

Sources :

1. Nombre de sondages publiés pour chaque élection présidentielle : Commission des sondages, Rapport 2012.

2. Marges d’erreur : notices des sondages sur le site de la Commission des sondages. Par exemple, le sondage BVA pour Orange du 27 octobre 2016.

3. Evolution dans le temps du taux de coopération aux sondages : Pew Research Center, "Assessing the Representativeness of Public Opinion Surveys", 15 mai 2012 (lien en anglais).

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