Emploi, prix de l'essence, Roms... Rentrée agitée pour le gouvernement
Le gouvernement tient son conseil des ministres de rentrée, mercredi matin à l'Elysée.
François Hollande et Jean-Marc Ayrault avaient conseillé à leurs ministres de bien profiter de leurs trois semaines de vacances. "Il n'y a pas d’action efficace s'il n’y a pas de réflexion suffisante", résumait le Premier ministre, jeudi 16 août dans Le Dauphiné. Et pour cause. C'est une rentrée pour le moins turbulente qui attend l'ensemble du gouvernement. Emploi, prix de l'essence, Roms, traité européen, crise syrienne... A l'occasion du conseil des ministres de rentrée, mercredi 22 août, FTVi dresse la liste des dossiers les plus chauds sur lesquels le gouvernement va plancher en priorité dans les prochains jours.
Flambée des prix de l'essence
Promis par François Hollande durant la campagne présidentielle, le blocage des prix des carburants se fait toujours attendre. Le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, a promis le 14 août de prendre "des mesures appropriées" pour enrayer la hausse des prix à la pompe. Un rapport doit lui être remis jeudi, et une réunion est programmée le 28 août avec les responsables du secteur pétrolier. Mais alors que les prix frôlent de nouveaux records, les mesures possibles s'annoncent d'ores et déjà très coûteuses pour l'Etat.
Lutte contre le chômage
Autre dossier brûlant sur la table du gouvernement : l'emploi. Alors que les dossiers de restructuration d'entreprise se multiplient (PSA, Doux, Fralib...) et que le chômage a atteint son plus haut niveau depuis treize ans, le gouvernement sait qu'il doit agir au plus vite.
Principales pistes appelées à être clarifiées dans les jours à venir : la création de 80 000 emplois aidés supplémentaires dès 2012, la mise en place de quelque 150 000 "emplois d'avenir" pour les jeunes de moins de 25 ans qui n'ont jamais travaillé ou sont en situation précaire, le développement des contrats de génération promis pendant la campagne, le durcissement des conditions des licenciements dans les entreprises en bonne santé financière...
Le plafond du livret A revu à la hausse
Durant sa campagne, François Hollande avait également promis de doubler le plafond du livret A, produit d'épargne préféré des Français, pour financer le logement social. Annoncée initialement pour juillet, cette réforme avait été reportée, au grand dam de plusieurs élus de sa majorité. Finalement, Pierre Moscovici va détailler les grandes lignes de cette réforme dès mercredi, lors du conseil des ministres de rentrée.
Selon France Inter, le relèvement du plafond de 15 300 à 30 600 euros se ferait en deux étapes, sans plus de détails sur les modalités pratiques de l'opération. Le calendrier serait encore en cours d'arbitrage.
Le dossier des camps de Roms
Pendant les vacances gouvernementales, le dossier des camps de Roms s'est invité à la une des journaux. Plusieurs d'entre eux ont en effet été démantelés, poussant les associations qui défendent les Roms à déplorer que "la gauche mène la même politique brutale que la droite" sur cette question. Alors que des voix discordantes se sont élevées à gauche pour critiquer la politique du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, le Premier ministre jean-Marc Ayrault veut jouer l'apaisement.
Il présidera mercredi une réunion interministérielle sur le sujet, et recevra des associations. Objectif : "mettre en place une politique d'avenir pour les Roms", selon les mots de la ministre du Logement, Cécile Duflot.
Les questions européennes
Jeudi, François Hollande se rendra à Berlin pour s'entretenir avec la chancelière Angela Merkel, qui refuse d'assouplir les conditions de versement de l'aide financière à la Grèce, et ce alors que l'Espagne et l'Italie pourraient, à leur tour, appeler à l'aide dans les prochaines semaines.
François Hollande devra également faire face à la grogne d'une partie de la gauche au sujet du traité budgétaire européen. Quelques parlementaires socialistes, ainsi que les présidents des groupes écologistes à l'Assemblée et au Sénat, ont fait savoir qu'ils ne voteraient pas ce texte. Quant aux élus du Front de Gauche, ils continuent de réclamer un référendum.
La crise syrienne
Aux accusations d'"attentisme" de la droite sur le dossier syrien, François Hollande a répliqué dès son retour de vacances en recevant coup sur coup à l'Elysée le nouveau médiateur international pour la Syrie et la principale formation de l'opposition syrienne.
La France, qui assure la présidence tournante du Conseil de sécurité des Nations unies, fait ainsi de nouveau entendre sa voix, et ce alors que la Syrie commencerait à envisager une démission de son président, Bachar Al-Assad. Une piste que le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, va suivre de près dans les jours prochains.
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