En France, félicitations et arrières-pensées politiques après la victoire d'Obama
Sobres ou alambiquées, petit tour d'horizon des réactions hexagonales à la réélection du président démocrate.
PRESIDENTIELLE AMERICAINE – Il y a la version sobre, les options lyriques, et même ceux qui profitent de cette actualité américaine pour faire de la politique française et attaquer sur le terrain national. Après la réélection, mercredi 7 novembre, de Barack Obama à la tête des Etats-Unis, les réactions politiques pleuvent dans l'Hexagone. Extraits.
Les sans fioritures
Pas de chichis pour François Hollande par exemple : "Je vous adresse, au nom de tous les Français et en mon nom personnel, mes plus chaleureuses félicitations", écrit le président français dans un communiqué. "Votre réélection est un choix clair en faveur d'une Amérique ouverte, solidaire, pleinement engagée sur la scène internationale et consciente des défis de notre planète : la paix, l'économie et l'environnement", poursuit-il, sans lyrisme ni parallèle avec sa propre élection quelques mois plus tôt.
Même sobriété pour François Fillon. L'ancien Premier ministre a estimé, dans un communiqué, que "la communauté internationale, l'Europe, la France pourront compter sur le dynamisme et le pragmatisme de Barack Obama afin de faire face aux défis de notre temps".
Le centriste François Bayrou fait aussi dans la mesure avec une réaction en deux tweets : "Cette victoire de Barack Obama, plus nette que ce qu'on attendait, et l'ambiance qui l'entoure, en font un signe d'espoir pour le monde".
Cette victoire de Barack #Obama, plus nette que ce qu'on attendait, et l'ambiance qui l'entoure, en font un signe d'espoir pour le monde.
— François Bayrou (@bayrou) November 7, 2012
Et d'ajouter : "Barack Obama a su montrer qu'au travers de la crise, on pouvait construire un avenir crédible, où l'économie soutient le projet social."
Barack #Obama a su montrer qu'au travers de la crise, on pouvait construire un avenir crédible, où l'économie soutient le projet social.
— François Bayrou (@bayrou) November 7, 2012
La présidente du FN se fend également de deux lignes : "Marine Le Pen adresse toutes ses félicitations à M. Barack Obama, pour sa réélection à la présidence des Etats-Unis. Le Front national souhaite que ce second mandat soit l’occasion d’approfondir les relations entre nos deux pays dans la compréhension mutuelle de nos intérêts nationaux respectifs."
Les lyriques emballés
Dans la catégorie franchement enthousiaste, Martine Aubry, maire PS de Lille, a jugé que Barack Obama incarnait "cette Amérique avec laquelle la France partage une histoire et des valeurs communes, nourries de l'héritage des Lumières". Tandis que Dominique de Villepin, ancien ministre de Jacques Chirac, souhaitait lui que le président américain réélu utilise cette "deuxième chance" pour se révéler "le magicien qu'on pensait qu'il était".
Emballé également, Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP et président du groupe d'amitié France-Etats-Unis à l'Assemblée Nationale, qui affirme dans un communiqué : "Le président Obama appartient indéniablement à la catégorie de ceux qui ont marqué, marquent et marqueront l'Histoire." De l'autre côté de l'échiquier politique, la ministre Michèle Delaunay, déléguée aux personnes âgées et à l'autonomie, cite Barack Obama sur son compte Twitter : "Soyons ouverts aux rêves des enfants d'immigrés, soyons nous-mêmes des enfants d"immigrés capables de rêves".
Soyons ouverts aux rêvesdes enfants d'immigrés, soyons ns-mêmes des enfants d.immigrés capables de rêves" D'après Barack Obama
— Michèle Delaunay (@micheledelaunay) November 7, 2012
Quant à François de Rugy, coprésident du groupe écologiste à l'Assemblée nationale, il fait dans le jeu de mot. "Economiquement, les Etats-Unis ont la baraka. Politiquement, ils ont la chance d'avoir le Barack O. Grande Nation", écrit le député EE-LV.
Économiquement, les États-Unis ont la baraka. Politiquement, ils ont la chance d'avoir le Barack O. Grande Nation.
— François de Rugy (@FdeRugy) November 7, 2012
Ceux qui pensent d'abord à la France
Que tout cela se passe outre-Atlantique ne les émeut guerre. Nadine Morano (UMP) et Jérôme Cahuzac (PS), notamment, pensent aussi et surtout au débat hexagonal. Pour le ministre socialiste du Budget, c'est l'occasion de faire un parallèle avec la politique que tente de mener le gouvernement dont il fait partie. Il déclare sur Twitter : "Félicitations au président réélu @BarackObama et au peuple américain qui a fait le choix de la justice sociale et fiscale pour 4 ans de plus."
Félicitations au Président réélu @barackobama et au peuple américain qui a fait le choix de la justice sociale et fiscale pour 4 ans de plus
— Jérôme Cahuzac (@J_Cahuzac) November 7, 2012
Le premier secrétaire du Parti socialiste ne résiste pas non plus : "La réélection de Barack Obama est une grande victoire pour le parti démocrate et les forces progressistes qui se battent aux Etats-Unis pour plus de justice fiscale, la protection sociale, les réformes de société comme le droit au mariage pour tous (...).Le PS salue le choix du peuple américain, qui a refusé de céder à l'offensive conservatrice", s'enflamme Harlem Désir.
Tandis que Nadine Morano, elle, profite du discours pour lancer des piques à François Hollande. "Obama tend la main à Romney dans l'intérêt du pays. Hollande discourtois et sectaire n'a pas raccompagné Sarkozy, lui a tourné le dos", écrit l'ancienne ministreUMP.
Obama tend la main à Romney dans l'intérêt du pays. Hollande discourtois et sectaire n'a pas raccompagné Sarkozy, lui a tourné le dos.
— Nadine Morano (@nadine__morano) November 7, 2012
Qui en rajoute une couche une heure plus tard. "Sarkozy avait fait l'ouverture, Hollande pratique le sectarisme et Obama choisit le pragmatisme et l'union nationale. Belle leçon."
Sarkozy avait fait l'ouverture Hollande pratique le sectarisme et Obama choisit le pragmatisme et l'union nationale. Belle leçon
— Nadine Morano (@nadine__morano) November 7, 2012
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