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Italie-Espagne : bataille du milieu, absence de Spinazzola, duel Morata-Immobile... Les clés de la première demi-finale de l'Euro 2021

L'Espagne et l’Italie peuvent atteindre la finale de l’Euro pour la première fois depuis 2012.

Article rédigé par franceinfo: sport, Coralie Salle
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 7min
 Nicolo Barella a marqué contre la Belgique, le 2 juillet 2021.  (CHRISTOF STACHE / AFP)

L’Espagne affronte l’Italie, mardi 6 juillet, à l’occasion des demi-finales de l’Euro 2021. De la lutte au coeur du jeu, en passant par un duel d'attaquants en manque de confiance, les enjeux sont multiples dans ce choc entre Latins. Voici quatre clés qui pourraient faire basculer la rencontre.

La bataille du milieu, un facteur fondamental

Qu’on se le dise, c’est certainement la clé la plus importante du match. Avec 67,2% de possession en moyenne, la Roja est l’équipe qui tient le plus le ballon dans cet Euro, loin devant l’Allemagne (59,3%) et l’Italie (55,8%). Pour construire ses actions, l’Espagne s’appuie sur la créativité de Pedri. À seulement 18 ans, la jeune pépite du FC Barcelone a gagné ses galons dans cet Euro.

Associé à Busquets et à Koke dans le cœur du jeu, le natif des îles Canaries n’hésite pas à se projeter constamment vers l’avant et constitue un danger permanent pour ses adversaires. En effet, dans cet Euro, il est le joueur qui a réussi le plus de passes dans le dernier tiers du terrain (114).

La Squadra Azzurra doit donc impérativement bloquer l’influence du meneur de jeu du Barça pour espérer l’emporter. D’autant plus que l'entrejeu transalpin est plutôt bien rempli. Avec Nicolo Barella, Jorginho, Marco Verratti ou encore Manuel Locatelli, Roberto Mancini a des cartes à jouer pour remporter la bataille du milieu. Contre la Belgique, le trio Barella-Jorginho-Verratti a livré un match proche de la perfection. Avec 200 passes réussies sur 209 tentées, ils ont éteint le milieu des Diables rouges, grâce à leur pressing dévastateur et à leur qualité technique. Avec de tels clients, la lutte dans le cœur du jeu sera décisive pour la victoire finale.

Minimiser l’absence de Spinazzola, une tâche compliquée pour l'Italie

C’est un énorme coup dur pour la Squadra Azzurra. Évacué sur civière à la 79e minute contre la Belgique, Leonardo Spinazzola est forfait pour le reste de la compétition, victime d'une rupture du tendon d'Achille. Son absence risque de peser sur le jeu de l'Italie, car le piston gauche réalisait un Euro de folie. Dans son couloir, le joueur de l’AS Rome a mis à profit sa capacité à éliminer l’adversaire en multipliant les courses et en faisant parler son explosivité. Grâce à son activité, l’inépuisable transalpin a délivré deux passes décisives et a été l’un des principaux dangers de l’Italie sur les phases offensives.

Roberto Mancini va devoir se creuser la tête pour trouver une alternative aussi considérable à son poste. Il pourrait faire débuter Emerson Palmieri contre la Roja. Le latéral de Chelsea aura donc la lourde tâche de faire oublier l'impact de son compatriote.

Leonardo Spinazzola ne sera pas présent contre l'Espagne. (JUSTIN TALLIS / AFP)

La confiance italienne contre la furie espagnole

C’est certainement la Gazzetta dello Sport qui parle le mieux de la Squadra Azzurra : "Mancini ne renonce jamais à la beauté. Personne, aujourd’hui, n’honore le football comme la Nazionale." Il faut dire que l’Italie est magistrale dans cet Euro. Sauf contre l’Autriche où ils ont souffert, les hommes de Roberto Mancini ont enchaîné les grandes performances, en produisant un jeu offensif et plaisant. Après sa retentissante victoire contre la Belgique en quarts, le rouleau-compresseur transalpin a signé sa 32e rencontre consécutive sans défaite, et se rapproche dangereusement du record codétenu par l’Espagne (2006-2009) et le Brésil (1993-1996), avec une série d’invincibilité de 35 matches.

De son côté, l’Espagne est bien moins reluisante dans le jeu. Mais elle fait preuve d’un mental à toute épreuve. Après deux matches nuls piteux en poules contre la Suède et la Pologne, la Roja était blâmée par de nombreux observateurs du football. "L'Espagne est horrible. J'espère que nous (les Pays-Bas) allons jouer face à eux. Il n'y a rien dans cette équipe", avait taclé l’ancien international néerlandais, Rafael van der Vaart, dans une interview accordée à la Cadena Cope.

Depuis, l’eau a coulé sous les ponts. Toujours sans briller, et en souffrant parfois, les coéquipiers de Sergio Busquets ont vaincu la Croatie en prolongations lors des huitièmes et ont éliminé la Suisse aux tirs au but en quarts. Des résultats qui ont ramené l’Espagne pour la première fois dans le dernier carré de l’Euro depuis 2012. Et qui permettent à Luis Enrique de faire taire les critiques lancées par la presse madrilène. "Vous vouliez quoi ? Un défilé militaire ? Évidemment que nous avons souffert", s'est défendu le sélectionneur de la Roja. Pour être adoubé par tous les médias espagnols, l’ancien coach du FC Barcelone n'a qu'une seule option : remporter l’Euro.

La joie de Mikel Oyarzabal et d'Unai Simon, après la séance de tirs au but contre la Suisse, le 2 juillet 2021.  (KIRILL KUDRYAVTSEV / AFP)

Morata-Immobile la revanche des maladroits ?

Les deux attaquants ont un point commun dans cet Euro : ils sont les vilains petits canards de leur sélection. Du côté d’Alvaro Morata, les railleries sur ses ratés devant les cages font partie intégrante de sa carrière. En difficulté après avoir manqué un penalty contre la Slovaquie, l’artilleur de la Juventus s’est libéré contre la Croatie en inscrivant le quatrième but de la Roja.

Sa célébration contre les Croates, avec un poing rageur brandi en l'air, montrait l’état d’esprit meurtri du joueur formé au Real Madrid. Auteur de deux réalisations dans cet Euro, l’Espagnol va devoir enchaîner pour retrouver la confiance. Et surtout pour être le héros de sa nation contre l'Italie.

De son côté, Ciro Immobile vit la même chose, ou presque. Après une saison réussie à la Lazio, l’attaquant transalpin peine à trouver sa place dans le système de Roberto Mancini. Muet depuis trois matches, le buteur, qui se dit "prêt à renoncer à ses buts pour gagner l’Euro", ferait bien de retrouver le chemin des filets pour soulager son équipe offensivement.

Pour ce faire, il devra transpercer les cages d'Unai Simon, le nouvel héros de la Roja, qui a repoussé deux tirs au but contre la Suisse et a été élu homme du match dans la foulée. La bataille s'annonce rude mais pas impossible pour le buteur transalpin. 

Ciro Immobile n'a pas marqué contre la Belgique, le 2 juillet 2021.  (MATTHIAS HANGST / AFP)

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