Accident de Millas : "On ne peut pas attendre une année de plus", s'agacent les familles des victimes après l'hospitalisation de la conductrice
Le procès de la conductrice d'un car scolaire, jugée à Marseille pour la collision mortelle avec un train en 2017 dans les Pyrénées-Orientales, se poursuit malgré l'absence de la prévenue.
Le procès du drame de Millas va se poursuivre sans la prévenue, à Marseille mardi 27 septembre. Nadine Oliveira, 53 ans, est l'unique mise en cause dans la collision entre un train et un car scolaire à Millas (Pyrénées-Orientales), qui avait fait six morts. Hospitalisée pour un infarctus depuis un malaise lors de son audition, jeudi dernier, la conductrice de car ne sera pas présente sur les bancs. "C'est très décevant puisqu'on avait plein de choses à lui faire comprendre, surtout en face à face. C'est dommage ", se désole un proche des victimes. L'audience sera consacrée à l'examen de la personnalité de Nadine Oliveira.
Mais pour les parents des enfants victimes, l'essentiel est de poursuivre ce procès, après que les avocats de la prévenue ont intenté plusieurs procédures pour obtenir un renvoi du procès. "Je préférerai qu'elle soit là... Mais qu'est-ce que vous voulez que je fasse ? Je ne vais pas aller la soigner, je ne suis pas médecin. On est obligés de continuer ce procès, on ne peut pas attendre une année de plus. Nous, on a besoin des réponses. Nos enfants ont besoin des réponses, donc il faut leur donner", s'emporte Fabien Bourgeonnier, dont le fils, Loïc, est mort dans l'accident.
Un procès biaisé selon la défense
En revanche, pour les avocats de la défense, le procès est désormais biaisé. "C'est contre son gré qu'elle ne peut pas participer aux débats. Et je rappelle, quand même, que c'est en cours d'audience qu'elle a eu un infarctus. Ce n'est pas anodin ! Ce n'était pas le soir ou le week-end... L'audience n'est pas étrangère à la situation qui, maintenant, l'éloigne. C'est aussi un élément à prendre en considération", affirme Maître Louis Fagniez, l'un des avocats de Nadine Oliveira qui n'excluent pas d'engager de nouvelles procédures.
Jugée pour homicides et blessures involontaires, la prévenue s'était effondrée en larmes jeudi lors d'un interrogatoire destiné à savoir si elle avait vu ou non les barrières baissées au passage à niveau où s'est produit l'accident qui a coûté la vie à six collégiens et en a blessé 17 dont certains très grièvement.
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