Crash dans les Alpes : dans le village de Seyne, chacun tente d'aider comme il peut
Après le crash de l'A320, les habitants du village de Seyne-les-Alpes ont proposé de l'aide pour les familles. Mais les autorités avaient déjà tout organisé.
Depuis mardi 24 mars, ça n'arrête pas à Seyne-les-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence). Le village tranquille de 1 400 âmes s'est transformé en centre opérationnel, accueillant les centaines de gendarmes, secouristes et journalistes qui ont accouru depuis le crash de l'avion de la compagnie Germanwings. "Au début, ça paraissait tellement gros que j'étais sceptique, je n'y croyais pas", raconte Serge, propriétaire du tabac-presse L'Edelweiss. Puis, dès que les fourgons de gendarmes et de pompiers ont sillonné le village, tout s'est accéléré.
Florence tient l'hôtel-restaurant Le Poète à Selonnet, un village à cinq minutes en voiture de Seyne. Mardi soir, on l'a appelée pour cuisiner. "On m'a demandé si je pouvais préparer à manger pour 150-200 personnes. J'ai dit OK", raconte-t-elle sans vraiment savoir qui elle a nourri. Sûrement les forces de l'ordre postées en bas, dans la vallée. "On a fait des tartes, des quiches, des salades et aussi un énorme potage. On s'est dit que certains allaient arriver dans la nuit et qu'il faisait froid." En plus de cuisiner, Florence a veillé tard, jusqu'à 4 heures du matin, pour accueillir les derniers journalistes descendus dans son hôtel. Les onze chambres affichent complet.
L'habitude de se "serrer les coudes"
La solidarité s'est vite organisée dans ce village de montagnards, encore souriants face aux innombrables sollicitations des médias. A L'Edelweiss, Serge croit savoir pourquoi : "Vous savez, on est un petit pays. L'hiver est rude, on a l'habitude des coups durs. On se serre les coudes. Et puis, on a tous été choqués. On se met tous dans la peau de ces familles et on est obligés de compatir avec elles."
Juste après le crash, le buraliste s'est donc organisé avec ses voisins commerçants. Pour aider. Lui a davantage joué les relais auprès de la population. "J'étais bien obligé de continuer à travailler, alors je renvoyais les gens vers la mairie. Au début, on recherchait surtout des traducteurs", explique-t-il.
Dewi s'est justement proposé pour jouer ce rôle. Le jeune kiné, qui reçoit en pleine séance, parle français, anglais et espagnol.
"Quand j'ai su qu'il y avait des Espagnols dans l'avion, je suis descendu en voiture vers la Maison des jeunes et la chapelle ardente. J'ai expliqué mon cas aux gendarmes. Mais ils m'ont dit que tout était déjà fait." En effet, des professeurs de langues du collège de Seyne ont été réquisitionnés.
Des propositions restées sans réponse
Comme de nombreux habitants du village, le patient présent dans le cabinet du kiné s'est lui aussi signalé à la mairie. Lui et sa femme sont propriétaires d'un appartement meublé. Mais "c'est pas la peine d'en faire tout un fromage. Nous, on préfère rester discrets, on fait pas ça pour être des vedettes", souligne-t-il.
Au Vernet, petit village situé non loin du site du crash et où les familles se sont recueillies, une quarantaine d'appartements sont disponibles, indique un conseiller du maire entre deux rendez-vous. Mais là encore, les propositions resteront sans doute à l'état d'invitations. De nombreuses familles de victimes doivent repartir dans la soirée. Pour les autres, la préfecture a tout prévu, libérant des hébergements à Digne-les-Bains.
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