Déraillement du TGV Est en 2015 : trois salariés de la SNCF et d'une filiale mis en examen pour homicides involontaires
L'accident avait fait 11 morts, le 14 novembre 2015, et 42 blessés lors d'un essai d'une rame à grande vitesse.
C'est le premier déraillement mortel dans l'histoire du TGV, depuis sa mise en service en 1981. Et le bilan est lourd : onze personnes sont mortes le 14 novembre 2015 en Alsace. Le drame avait également fait 42 blessés, dont des enfants. Moins d'un an après l'accident, trois salariés de la SNCF et de sa filiale Systra ont été mis en examen, mercredi 12 octobre, pour homicides et blessures involontaires, selon des informations révélées mercredi 19 octobre. Franceinfo revient sur cette affaire.
Qui sont les trois salariés mis en examen pour homicides volontaires ?
Deux employés de la SNCF, soit un conducteur et un "cadre transport traction", et un "pilote traction", salarié de Systra, la filiale chargée des essais, ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire par des juges d'instruction.
Les trois hommes avaient été entendus en garde à vue, lundi 10 octobre, par les gendarmes de la section de recherches de Strasbourg, saisie des investigations sous l'autorité du pôle accidents collectifs du tribunal de grande instance de Paris.
Pourquoi ces trois hommes sont-ils mis en examen ?
Selon les premiers éléments de l'enquête, le déraillement du TGV serait lié à une erreur humaine. A la mi-février, une note d'étape du Bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT) a estimé que "la vitesse très excessive de la rame d'essai est la cause unique du déraillement" du TGV. Le train avait basculé dans le canal de la Marne au Rhin, après avoir abordé une courbe à 265 km/h alors que la vitesse prévue pour cet essai était de 176 km/h.
Quels sont les nouveaux éléments de l'enquête ?
Un rapport d'étape de l'expertise judiciaire ordonnée par les juges est venu "conforter l'hypothèse d'une sur-vitesse et de manquements dans le processus de freinage", a souligné, mercredi, une source proche du dossier à l'AFP. L'exploitation des données de l'enregistreur embarqué dans la rame avait permis "d'affirmer que l'excès de vitesse constaté était dû uniquement à un déclenchement du freinage trop tardif d'environ 12 secondes", selon ce rapport.
Un audit interne de la SNCF avait, lui aussi, mis en évidence une "vitesse trop importante" résultant d'une "séquence de freinage tardif qui aurait dû être exercé sensiblement plus en amont".
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