Suivez le procès de deux frères d'Adama Traoré, jugés pour violences contre des policiers et des gendarmes
Youssouf Traoré, 22 ans, et Bagui Traoré, 25 ans, comparaissent pour violences, menaces de mort et outrages contre huit policiers municipaux et gendarmes, à la suite d'un conseil municipal qui a dégénéré.
Ce qu'il faut savoir
C'est l'affaire dans l'affaire. Deux frères d'Adama Traoré, ce jeune homme de 24 ans mort le 19 juillet lors de son interpellation par les gendarmes, dans des circonstances encore troubles, sont jugés mercredi 14 décembre à Pontoise (Val-d'Oise). Youssouf Traoré, 22 ans, et Bagui Traoré, 25 ans, comparaissent pour violences, menaces de mort et outrages contre huit policiers municipaux et gendarmes. Tous deux nient les faits.
Plutôt que d'organiser un rassemblement devant le tribunal de Pontoise, qui pourrait être perçu comme une "provocation" selon Lassana Traoré, frère aîné des prévenus, le collectif "La vérité pour Adama" appelle à un "meeting de solidarité" en soutien pour les soutenir. Ce rassemblement est prévu au Centre international de culture populaire, à Paris, à 17 heures.
Des tensions en marge d'un conseil municipal de Beaumont-sur-Oise. Le 17 novembre, une soixantaine de personnes se sont rassemblées pour protester contre l'inscription à l'ordre du jour du conseil municipal de la prise en charge par la commune des frais de justice de la maire dans l'affaire liée à la mort d'Adama Traoré. Nathalie Groux (UDI) avait en effet déposé trois plaintes, dont une pour diffamation contre Assa Traoré, la sœur d'Adama. Ce soir-là, la situation dégénère. Une policière municipale reçoit un coup de poing au visage. Les manifestants sont dispersés à coup de gaz lacrymogène et le conseil est annulé.
Un placement en détention provisoire. Bagui et Youssouf Traoré sont interpellés le 22 novembre, puis présentés à un juge le lendemain. Ils demandent un délai pour préparer leur défense. Dans l'attente de leur procès, le tribunal les place en détention provisoire. Dans le même temps, Beaumont-sur-Oise connaît plusieurs nuits de tension.
Une plainte contre une policière municipale. De son côté, Bagui Traoré, à qui on reproche les coups contre la policière municipale, dépose plainte pour "dénonciation calomnieuse" et "tentative d'escroquerie au jugement". L'un de ses avocats, Yassine Bouzrou, évoque un "certificat médical de complaisance" établi par la policière dans le but "d'aggraver les prétendues violences subies". Contactée par franceinfo, Noémie Saidi-Cottier, la seconde avocate, dénonce un "dossier à charge". "Je ne reconnais pas mon client. On ne peut pas imputer les débordements à deux personnes", estime-t-elle.