Rassemblements devant les mairies : "On se sent un peu moins seul", remercie un maire visé lors des émeutes
Les rassemblements du lundi 3 juillet, à midi, devant les mairies de France sont "un véritable soutien", remercie sur franceinfo Filipe Ferreira-Pousos le maire PS de La Riche (Indre-et-Loire), dans la banlieue de Tours. "On se sent un peu moins seul", déclare-t-il un peu plus de 24 heures après que sa voiture a été incendiée par des émeutiers qui s'étaient introduits dans son jardin, dans la nuit du samedi 1er au dimanche 2 juillet. Alors qu'il sera reçu mardi 4 juillet à l'Élysée avec 220 élus visés lors des émeutes, il compte interpeller Emmanuel Macron sur le besoin de plus de "moyens" et de "plus de volontarisme des collectivités sur le vivre-ensemble".
franceinfo : Les rassemblements, comme celui devant votre mairie, sont-ils importants alors que votre véhicule a été visé par un incendie ces derniers jours ?
Filipe Ferreira-Pousos : C'est très important et, pour moi, c'est un véritable soutien. C'est une période collectivement difficile et effectivement, on se sent un peu moins seul. Heureusement, me concernant, ce ne sont que des dégâts matériels. Néanmoins, il y a eu des menaces de mort. C'est toujours un peu perturbant et c'est toujours très difficile que de passer une nuit chez soi avec des policiers dans sa maison. Ça peut être choquant. Je n'en suis pas encore complètement revenu. J'espère que tout ça va s'apaiser.
Il faut se rassembler tout en évitant l'écueil des uns contre les autres, de ceux qui sont devant la mairie le jour contre ceux qui la nuit sont dans les rues ?
Tout à fait. Sachant que les gens qui provoquent tous ces incidents sont très minoritaires. Les dégâts considérables sur la commune de La Riche ne sont le fait que d'une quinzaine ou d'une vingtaine de personnes maximum. Je tiens d'ailleurs à saluer le travail des forces de l'ordre avec qui j'ai passé les trois dernières nuits. Ils ont œuvré pour préserver l'essentiel des bâtiments même si, malgré tout, il y a eu des commerces qui ont été saccagés.
>> Violences après la mort de Nahel : Emmanuel Macron entame une réponse politique
Quel message allez-vous faire passer à Emmanuel Macron alors que vous êtes convié à l'Élysée mardi avec 220 élus pris à partie lors de ces émeutes ?
C'est surtout une question d'orientation politique parce que j'ai entendu qu'il disait qu'il souhaitait mener une étude précise sur les causes du mal que l'on connaît aujourd'hui. Je pense qu'on connaît ces causes et, malheureusement, je ne pense pas qu'on puisse y répondre avec une solution miracle en quelques semaines ou quelques mois. Je pense que c'est une question de génération pour faire évoluer ces choses-là. On ne répondra pas rapidement à un mal qui couve depuis des dizaines d'années.
Mais s'il y a une chose à mettre en exergue, ce serait quoi ?
Je pense qu'il faut absolument que les collectivités soient plus volontaristes sur le vivre-ensemble et les moyens à mettre en place, notamment sur ces quartiers difficiles qui ont un sentiment d'exclusion, voire de racisme, de la part des institutions ou du reste de la population.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.