Violences urbaines : quelles sont les premières condamnations prononcées par la justice ?
Les premières condamnations pour participation aux violences urbaines, déclenchées par la mort du jeune Nahel, de ces dernières nuits ont été prononcées samedi 2 et dimanche 3 juillet lors d'audiences en comparutions immédiates dans plusieurs villes de France. Il y a eu près de 3 000 personnes gardées à vue, en comptant celles qui le sont encore, depuis le début des émeutes, a appris franceinfo de source judiciaire dimanche 2 juillet. Au total, 570 individus ont été déférés, et 260 envoyés en comparution immédiate, selon cette même source. À partir du réseau France Bleu notamment, franceinfo a recueilli les premières poursuites et condamnations (une liste non exhaustive).
Île-de-France
À Bobigny (Seine-Saint-Denis), dix prévenus ont été jugés en comparution immédiate samedi, indique le procureur de la République Eric Mathais sur Twitter. Sur ces dix prévenus, cinq ont été condamnés et placés en détention, quatre ont fait l'objet d'un renvoi de leur dossier et un a été relaxé. À Versailles (Yvelines), les neuf prévenus jugés samedis ont tous été condamnés et écroués, a appris franceinfo de source judiciaire.
À Pontoise (Val-d'Oise), sur les 16 comparutions immédiates ce week-end, 14 individus ont été condamnés et placés en détention provisoire, a appris franceinfo de source judiciaire. À Nanterre (Hauts-de-Seine), 13 comparutions immédiates ont lieu ce dimanche, sur les 28 personnes déférées devant la justice, a appris franceinfo auprès du parquet de Nanterre. Une seule condamnation a pour l'instant été prononcée. Il s'agit d'une peine de 240 heures de travaux d'intérêt général à effectuer, ainsi qu'une interdiction de détention d'arme pendant cinq ans. Un seul renvoi est à constater, avec placement sous contrôle judiciaire pour l'individu.
Auvergne-Rhone-Alpes
À Grenoble (Isère), 12 personnes ont été condamnées dimanche en comparution immédiate, indique le procureur de la République de la ville. Sur ces 12, cinq ont été condamnées à des peines de prison ferme avec mandat de dépôt, cinq à des peines de prison sous bracelet électronique et deux à des peines de travail d'intérêt général. Deux renvois pour expertise psychologique avec contrôle judiciaire sont à ajouter à ces comparutions immédiates ainsi qu'une relaxe pour nullité de la procédure. "Il reste neuf personnes à juger", précise le parquet de Grenoble ce dimanche soir.
Plus tôt dans la journée, les trois premières personnes jugées en comparution immédiate dimanche ont été condamnées à des peines de trois à quatre mois de prison ferme, a rapporté un journaliste de France Bleu Isère présent aux audiences. Le premier jeune homme a été condamné à trois mois de prison ferme aménagés en maintien à domicile avec bracelet électronique. Le deuxième homme a été condamné à trois mois de prison ferme avec mandat de dépôt. Le troisième homme, un jeune chef de chantier de 22 ans, a été condamné à quatre mois de prison ferme avec bracelet électronique.
À Dijon (Côte d'Or), sur les neuf personnes interpellées à Beaune et Dijon dans la nuit de vendredi à samedi pour des violences urbaines, deux "jeunes majeurs" ont été jugés dimanche matin, rapporte France Bleu Bourgogne. Un de ces jeunes est condamné à huit mois de prison, dont quatre avec sursis, pour des violences sur la police, le port d'un couteau et la participation à un attroupement le visage dissimulé. Il n'y a pas eu de mandat de dépôt. Il ressort donc libre du tribunal et sera de nouveau convoqué pour effectuer sa peine. L’autre jeune adulte écope de six mois de prison avec sursis, assorti d'un sursis probatoire de deux ans. Il a été interpellé à Dijon et a dû répondre de "tentative de dégradations" et de participation à un attroupement le visage masqué.
Centre-Val de Loire
À Chartres (Eure-et-Loir), trois hommes ont été condamnés samedi pour vols en réunion, indique le parquet dans un communiqué. Un homme de 25 ans a été condamné à sept mois de prison avec incarcération immédiate. Deux autres hommes, âgés de 29 ans, ont été condamnés à six mois d’emprisonnement assortis d’un sursis probatoire pendant deux ans avec les obligations d’effectuer un travail d’intérêt général de 70 heures, d’effectuer un stage de citoyenneté, de travailler ou de suivre une formation, de payer les sommes dues au trésor public et de suivre des soins. Sept autres personnes, âgées de 19 ans à 23 ans, sont convoquées lundi à une audience de comparution immédiate pour préparation à un groupement en vue de préparer des violences volontaires.
Grand Est
À Nancy (Meurthe-et-Moselle), cinq participants à des violences dans le centre-ville de Nancy dans la nuit de vendredi à samedi ont écopé de peines de prison dimanche matin, rapporte France Bleu Lorraine Nord. Deux personnes ont écopé de peines de huit mois de prison dont quatre avec sursis pour avoir tiré avec des mortiers en direction de policiers. Deux autres personnes jugées pour avoir dégradé une supérette du centre-ville ont été condamnées à six mois de prison avec sursis, à un stage de citoyenneté et l'interdiction de paraître dans la Métropole pendant un mois. Enfin, un dernier homme a été condamné à cinq mois de prison avec sursis pour avoir participé à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations.
Provence-Alpes-Cote d'Azur
À Marseille (Bouches-du-Rhône), le parquet de la ville annonçait dimanche que plus de 65 personnes seront jugées en comparution immédiate lundi et mardi à Marseille pour leur participation aux violences urbaines et aux pillages dans la ville. Les 34 premières comparutions immédiates auront lieu ce lundi.
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