Affaire Bettencourt : Sarkozy mis en cause par la juge Prévost-Desprez
La comptable de Liliane Bettencourt, Claire Thibout, avait déjà évoqué ces enveloppes de liquide remises à Nicolas Sarkozy chez la milliardaire, avant de se rétracter en juillet 2010. Mais cette révélation est aujourd'hui corroborée par le témoignage en longueur et sans réserve de la juge Isabelle Prévost-Desprez.
_ Dessaisie en automne 2010, après avoir instruit un des volets de l'affaire Bettencourt, elle s'exprime dans le livre Sarko m'a tuer qui paraît aujourd'hui. Ouvrage écrit par deux journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme qui ont interrogé des personnalités censées avoir subi les foudres du chef de l'État.
La juge raconte donc ses déboires dans cette affaire, les pressions, "la peur des témoins", et révèle au détour de son récit que l'infirmière de Liliane Bettencourt a confié à sa greffière après son audition : "j'ai vu des remises d'espèces à Sarkozy, mais je ne pouvais pas le dire sur procès-verbal".
_ Pour la magistrate de Nanterre, porteuse de ce secret d'instruction, le sort était jeté : " il fallait me dessaisir par tous les moyens. Il était impératif de me débarquer", raconte-elle. Une accusation grave, mais réfléchie. Selon Libération, la magistrate a pris le soin de relire son témoignage et de le corriger, avant d'autoriser sa publication.
Démenti de l'Elysée
Restent des interrogations. Pourquoi la juge n'a-t-elle pas acté cette fracassante confidence de l'infirmière dans sa procédure ? Elle devra sans doute en répondre. Les nouveaux magistrats instructeurs de l'affaire vont sans doute aussi interroger la greffière et la fameuse infirmière.
_ En attendant, l'Élysée dément. Et s'indigne de voir cette information sortir dans la dernière ligne droite avant la présidentielle.
"Je ne pense pas qu'Isabelle Prévost-Desprez soit dans une quelconque campagne, défend l'un des auteurs de l'ouvrage Fabrice Lhomme. C'est une femme qui a été cassée, qui a laissé un peu mariner ce qu'elle avait dans la tête et sur le cœur. Et nous sommes tombés au bon moment, on a réussi à la confesser".
Cécile Quéguiner, avec agences
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