Isère : le directeur d'école soupçonné de viols avait avoué sa crainte de passer à l'acte
Au moment de sa condamnation pour recel d'images pédophiles, en 2008, l'homme s'était livré à des confidences en garde à vue.
Il pensait au passage à l'acte. Le directeur de l'école de Mas de la Ras, à Villefontaine (Isère), mis en examen et écroué pour viols et agressions sexuelles sur plusieurs de ses élèves de CP, avait avoué sa "crainte" de passer à l'acte dès 2008, selon des informations du Parisien publiées dimanche 5 avril.
Peu de temps avant sa condamnation à six mois de prison avec sursis pour détention d'images pédopornographiques, prononcée le 25 juin 2008, il avait été entendu par un gendarme, en avril de la même année. "Face au gendarme qui l'interroge, (...) il se défend, malgré son attirance pour les images de petites filles, d'être jamais passé à l'acte. Il explique d'ailleurs qu'il ne peut pas se 'l'imaginer' mais reconnaît 'le craindre' et que le sujet est pour lui 'très complexe'", écrit le quotidien.
"Il a une attirance incontrôlable, qui le dépasse"
"On est là face à un véritable pédophile, qui a une attirance incontrôlable qui le dépasse. En 2008, l'affaire a été traitée de façon un peu automatique, alors que la simple évocation de son métier aurait dû alerter. Il y a eu une véritable défaillance puisque l'inspection académique aurait dû être au courant", réagit dans Le Parisien Patrice Reviron, avocat de deux familles d'élèves de l'école de Villefontaine.
L'Education nationale dit ne pas avoir eu connaissance de la condamnation prononcée en juin 2008. Le quadragénaire est arrivé dans l'académie de Grenoble en septembre 2008. Il n'a pas exercé jusqu'en 2011 car il était en congé maladie après avoir perdu un enfant.
Il reconnaît être malade
Quatre ans après, c'est une des 24 élèves scolarisés dans la classe du directeur à Villefontaine qui a dénoncé des faits de viol le 19 mars. Des actes qui auraient commencé dès octobre 2014. "Sous prétexte de faire goûter les aliments, l'instituteur présentait son sexe à plusieurs enfants, auxquels il avait mis un double bandeau sur les yeux", raconte au Parisien le père d'une petite fille qui affirme avoir été victime de ces agissements à trois reprises. "Cet homme est un manipulateur", ajoute-t-il.
Lors de sa garde à vue, les 23 et 24 mars, le directeur d'école a reconnu être malade et ne pas pouvoir contrôler son addiction aux images de mineurs, selon Le Parisien. Il a aussi dit aux enquêteurs sa détermination à entamer un sérieux travail de psychothérapie.
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