: Témoignages Procès des viols de Mazan : dans le public, des femmes mais aussi quelques hommes "admiratifs du courage" de Gisèle Pelicot
"La honte, ce n'est pas à nous de l'avoir, c'est à eux", a lancé mercredi 23 octobre Gisèle Pelicot au procès de son mari et de 50 autres accusés de viol aggravé qui comparaissent depuis deux mois devant la cour criminelle du Vaucluse à Avignon. Dans un long plaidoyer, Gisèle Pelicot a appelé à lever le voile sur le viol. Elle a pu aussi remercier les nombreux soutiens qui viennent l'applaudir depuis le début du procès, parmi lesquels des hommes de plus en plus nombreux.
Benoît applaudit timidement au passage de Gisèle Pelicot. Il est venu pour la première fois. Il veut en dire le moins possible sur lui mais il est là et c'est ce qui compte. "Ça faisait déjà quelques temps que je voulais venir mais je n'ai pas pu avant, explique Benoît. J'ai été frappé de voir qu'il n' y a pas beaucoup d'hommes dans la salle. Je pense que c'est important qu'elles sachent qu'il y a des gens qui soutiennent sa démarche et qui sont admiratifs de son courage."
"Pourquoi avoir honte de ce qu'ont fait certains ?"
"On voit qu'elle est très courageuse et qu'elle a envie d'aller jusqu'au bout. Elle a envie que ça change et elle a raison", poursuit Benoît.
Dans la file d'attente, Thierry, infirmier, vient régulièrement pour écouter les accusés. "Ça me questionne dans ma position d'homme : comment l'être humain peut arriver à faire ça ?, développe Thierry. J'ai entendu à la télévision et à la radio que ça touche les hommes. Moi, je ne me sens pas du tout concerné par ce que ces hommes ont pu faire."
"Pourquoi avoir honte de ce qu'ont fait certains ?, poursuit Thierry. Moi, je ne me sens pas pris là-dedans. Je suis très peiné de savoir que des hommes ont pu faire ça. Après, c'est peut être un pieux rêve que de croire que la société est capable de changer." Pour ça il faudrait que les hommes politiques s'emparent du sujet, mais "pour l'instant, c'est silence radio", regrette Thierry.
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