Affaire du groupe de Tarnac : "un procès en sorcellerie" (Marcel Gay)
"Tout ça pour ça " : voici la réaction du journaliste Marcel Gay à l'annonce des huit renvois en correctionnelle, après sept ans d'instruction et de mises en examen pour des faits en relation avec une entreprise terroriste.
Ce samedi, l'affaire, qui concerne des sabotages de lignes TGV en 2008, a connu un nouveau rebondissement : la mention "terroriste" devrait disparaître du dossier. Dans son ordonnance rendue vendredi, la juge d'instruction anti-terroriste n'a pas suivi les réquisitions du parquet qui demandait la circonstance aggravante "d'entreprise terroriste", finalement les huits militants libertaires, dont Julien Coupat et sa compagne Yildune Lévy, devront répondre d''association de malfaiteurs" lors de leur procès.
"J'ai bien l'impression qu'on nous a mené en bateau jusque là ", explique Marcel Gay. "On essaie de nous faire croire que l'enquête a été menée normalement alors que dès le départ, les dés sont pipés. Le procès qui sert de socle à toute l'accusation, à toutes les apparences d'un faux ."
"Un procès en sorcellerie"
"Je suis très surpris de cette décision qui montre que c'était bien un procès en sorcellerie qu'on voulait faire à ces jeunes ", explique Marcel Gay.
A l'époque, le journaliste avait tenté de démonter les arguments de l'ex-ministre de l'Intérieur Michèle Alliot Marie : "Elle nous parle de dangereux malfaiteurs, qui appartiennent à l'ultra-gauche. Il s'agit de faire peur, de dire qu'on a arrêté de dangereux terroristes. C'est un fait divers politique ."
"Les policiers ne disposent pas de l'ombre d'une preuve ", ajoute Marcel Gay : "Je pressens que ce procès va se retourner contre ses initiateurs, les politiques de l'époque, mais aussi tous les policers de haut rang qui ont prêté leur concours à cette manipulation, car il s'agit bien d'une manipulation. "
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