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Affaire Grégory : ce qu'il faut retenir de la conférence de presse du procureur de Dijon

Les enquêteurs sont convaincus que "plusieurs personnes sont impliquées" dans le meurtre du petit Grégory.

Article rédigé par franceinfo
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Le procureur de la République de Dijon, Jean-Jacques Bosc, donne une conférence de presse à propos des avancées dans l'affaire du meurtre du petit Grégory, le 15 juin 2017 à Dijon. (PHILIPPE DESMAZES / AFP)

Le scénario se précise. Le procureur général de la République de Dijon a révélé, jeudi 15 juin, que les enquêteurs avaient "la conviction que plusieurs personnes sont impliquées" dans le meurtre du petit Grégory. "Je pense qu'on se rapproche de la vérité", a-t-il ajouté.

Le 16 octobre 1984, le petit garçon, alors âgé de quatre ans, avait été retrouvé pieds et poings liés dans les eaux de la Vologne, dans les Vosges. Trente-deux ans après les faits, trois personnes ont été placées en garde à vue, et deux autres auditionnées. Toutes font partie de la famille de la victime. Les trois gardes à vues ont été prolongées de 24 heures.

Franceinfo reprend les informations essentielles données par le procureur, alors que l'affaire Grégory est relancée.

Schéma des membres de la famille Villemin impliqués dans l'enquête sur le meurtre du petit Grégory. (ANSELME CALABRESE / FRANCEINFO)

Jacqueline Jacob, la grand-tante de Grégory, aurait menacé les parents du garçon

Si les analyses ADN n'ont rien donné, les "expertises en écriture" ont permis ces avancées des enquêteurs. Cette technique, utilisée par des experts judiciaires, doit permettre d'authentifier les documents et d'en obtenir des conclusions concernant une affaire judiciaire, comme celle du petit Grégory. Ainsi, selon le procureur de la République de Dijon, "des résultats intéressants sont de nature à nous faire progresser sur le chemin de la vérité".

Grégory  conclusions des expertises confondantes
Grégory conclusions des expertises confondantes Grégory conclusions des expertises confondantes

Verdict des experts ? Une lettre de menaces de mort anonyme, écrite à la main et envoyée en 1983 aux grands-parents de Grégory, aurait été rédigée par Jacqueline Jacob, la grand-tante de Grégory. 

Les conclusions de l'expertise sont confondantes à l'égard d'une personne, qui est Madame Jacqueline Turiot, épouse Jacob.

Jean-Jacques Bosc, procureur général de la République de Dijon

lors d'une conférence de presse

"Les conclusions de cette expertise sont confondantes à l'encontre d'une personne, Mme J. Jacob"
"Les conclusions de cette expertise sont confondantes à l'encontre d'une personne, Mme J. Jacob" "Les conclusions de cette expertise sont confondantes à l'encontre d'une personne, Mme J. Jacob"

Une autre lettre de revendication, envoyée le 16 octobre 1984, le jour du meurtre, n'a pour l'heure pas été attribuée à un auteur. Mais "des similitudes" apparaissent entre la lettre de 1983 et celle de 1984, selon les investigations des gendarmes. L'expression "le chef", par exemple, revient dans les deux lettres.

Monique Villemin aurait écrit une lettre anonyme à un magistrat

Monique Villemin (née Jacob), la grand-mère de Grégory, est soupçonnée d'être l'auteure d'une lettre de menaces reçue par l'ancien président de la cour d'appel de Dijon, Maurice Simon, en 1989. Le magistrat est mort depuis. Ces lettres mettaient en cause les parents du petit Grégory. Elles avaient "comme objet d'influer sur l'enquête qui s'orientait vers l'innocence de Christine Villemin, la mère de Grégory", explique Jean-Jacques Bosc.

"Tu seras tué", était-il écrit sur une des lettres de menaces reçue par le magistrat. Selon le procureur général, les "expertises" effectuées sur les courriers ont "justifié" l'audition de Monique Villemin à son domicile, mercredi 14 juin, son état de santé empêchant une garde à vue.

Plusieurs personnes sont impliquées dans le meurtre

Le procureur général explique ne pas être en mesure de dire si les enquêteurs ont identifé le (ou les) tueur(s) du petit Grégory. L'enquête sur la mort du petit garçon a, depuis 1984, été engagée autour du corbeau, qui aurait passé des centaines d'appels téléphoniques à différents membres de la famille. Selon le procureur, les investigations ont permis d'établir que "ces appels émanaient d'une femme et d'un homme à la voix rauque et essoufflée". Ces deux personnes n'ont pas été identifiées.

Dans le même temps, des témoins ont affirmé avoir observé que des "repérages" et des "surveillances" ont été effectuées dans les jours qui ont précédé le meurtre par "un homme à moustache, quelque fois accompagné d'une femme""A ce stade, les investigations montrent qu'à l'évidence plusieurs personnes ont concouru à la réalisation du crime", a poursuivi le magistrat. Les responsabilités seraient partagées.

"Plusieurs personnes ont concouru à la réalisation du crime"
"Plusieurs personnes ont concouru à la réalisation du crime" "Plusieurs personnes ont concouru à la réalisation du crime"

Les personnes en garde à vue gardent le silence

"Les trois gardés à vue invoquent le droit au silence. C'est une difficulté que l'on a", a également expliqué le procureur. Mais "l'enquête s'oriente vers la vérification des emplois du temps", estime-t-il. 

Affaire #Grégory Les gardés à vue "invoquent le droit au silence" (procureur)
Affaire #Grégory Les gardés à vue "invoquent le droit au silence" (procureur) Affaire #Grégory Les gardés à vue "invoquent le droit au silence" (procureur)

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