Affaire Grégory : "Je me suis dit 'Murielle ne peut plus mentir'", raconte le cousin qui a relancé l'enquête
Dans un entretien au "Parisien", le cousin de Murielle Bolle, témoin clé dans l'enlèvement du petit Grégory, raconte comment il a relancé l'enquête et permis l'arrestation de sa cousine pour "enlèvement".
Son témoignage est au cœur des derniers rebondissements dans l'affaire Grégory. En confiant aux gendarmes que Murielle Bolle avait subi de graves violences après avoir dénoncé Bernard Laroche en 1984, cet homme de 54 ans a permis l'arrestation de sa cousine et sa mise en examen pour "enlèvement". Dans un entretien au Parisien publié mardi 4 juillet, il raconte pourquoi il est sorti de son silence.
"Il y a eu un élément déclencheur, c’est l’interpellation des époux Jacob, le 14 juin. Voilà le déclic", raconte-t-il au quotidien. Après ces arrestations, survenues plus de trente ans après les faits, "tout s’est remis en place dans ma tête. Je me suis dit 'Murielle ne peut plus mentir'. Murielle qui m’avait confié une chose trente-deux ans en arrière, chose que j’ai toujours eue dans la tête", poursuit le cousin germain de l'accusée.
"J'ai vu Murielle subir des coups"
La scène se passe le 5 novembre 1984. Bernard Laroche est arrêté après le témoignage de sa belle-sœur, Murielle Bolle. La jeune fille de 15 ans a raconté aux gendarmes qu'elle se trouvait dans la voiture lorsque son beau-frère a enlevé Grégory Villemin. Elle vient de rentrer chez elle. Son cousin, âgé de 20 ans, est présent, comme de nombreux proches venus soutenir la famille. "Je peux vous dire que Murielle s’est fait démonter, je veux dire qu'elle a été frappée par plusieurs personnes, elle a pris une sacrée volée", raconte-t-il aujourd'hui.
Murielle Bolle "était en train de se faire massacrer (...) On l’entendait hurler, j’ai été choqué de voir Marie-Ange avec une poignée de cheveux de Murielle dans la main", raconte aussi le cousin cité par L'Est républicain. Celui-ci évoque un "lynchage" de la part du père, de la mère de Murielle et de sa sœur, Marie-Ange Laroche.
J'ai vu Murielle subir des coups, et je n’en démordrai pas ! Cette scène, je l’ai vue, de mes yeux vue, j’y ai assisté.
Le cousin de Murielle Bolleau Parisien
Après ces violences, Murielle aurait fait des confidences supplémentaires à son cousin. "Mais je n'en dirai pas plus, je veux protéger l’enquête", explique-t-il au Parisien. Quelques heures plus tard, Murielle Bolle se rétracte et accuse les gendarmes de lui avoir extorqué son témoignage. Cette rétractation avait permis la libération de Bernard Laroche. Il sera abattu en 1985 par Jean-Marie Villemin, le père du petit Grégory.
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