Affaire Grégory : ce qu'il faut retenir de la mise en examen de Murielle Bolle pour "enlèvement"
Agé de 15 ans à l'époque des faits, elle en a aujourd'hui 48. La chambre de l'instruction examinera son éventuel maintien en détention provisoire mardi 4 juillet.
Une mise en examen de plus dans l'affaire Grégory. Après Marcel et Jacqueline Jacob, grand-oncle et grand-tante de Grégory, Murielle Bolle a à son tour été mise en examen, jeudi 29 juin. La belle-sœur de Bernard Laroche, âgée de 48 ans, est poursuivie pour "enlèvement de mineur de 15 ans suivi de mort" et a été placée en détention provisoire. Franceinfo vous résume ce qu'il faut retenir de ce nouveau rebondissement.
Un témoignage "déterminant"
Comme l'a indiqué l'avocat de Murielle Bolle, Jean-Paul Teissonnière, lors d'une conférence improvisée jeudi soir, "le témoignage de l'un de ses cousins éloigné semble avoir été déterminant dans cette mise en examen".
Ce cousin, entendu le 17 juin dernier, affirme avoir vu Murielle Bolle, alors âgée de 15 ans, être battue par son entourage après avoir livré un témoignage accablant contre le mari de sa soeur, Bernard Laroche. Elle avait expliqué que, le jour du meurtre du petit garçon de 4 ans, elle se trouvait en voiture avec Bernard Laroche. Selon son récit, celui-ci était d'abord passé chercher le petit Grégory chez ses parents avant de sortir avec l'enfant pour, lui disait-elle, déposer l'enfant chez un ami, pendant qu'elle restait dans le véhicule.
A-t-elle subi des pressions des gendarmes pour parler, ou au contraire, de sa famille pour changer son récit ? Toujours est-il que l'adolescente s'était ensuite brusquement rétractée. Bernard Laroche, premier suspect arrêté dans cette affaire, avait été remis en liberté début 1985 puis tué par son cousin Jean-Marie Villemin, le père de Grégory.
Aujourd'hui, Murielle Bolle "ne reconnaît pas l'existence de ces violences", a indiqué le procureur de la République de Dijon jeudi soir.
Un malaise dans la journée
Arrêtée mercredi à son domicile dans les Vosges, Murielle Bolle, mère de famille, avait été transférée jeudi matin à Dijon au terme de sa garde à vue, reprise après 32 ans d'interruption.
Toutefois, son audition par la juge d'instruction a été retardée par un malaise de la suspecte nécessitant une brève hospitalisation.
"C'est une épreuve difficile à supporter nerveusement, qui génère du stress. Elle est dans un état de fatigue, d'énervement, elle a donc sûrement fait une crise d'angoisse", avait précise à franceinfo son avocat.
Un placement en détention provisoire
Comme les époux Jacob, relâchés au bout de quatre jours, Murielle Bolle a été placée en détention provisoire. Elle passera sa première nuit en prison jeudi soir. France 2 a filmé les images de son départ vers la maison d'arrêt de Dijon :
#bolle départ de Muriel Bolle du palais de justice. Direction la maison d'arrêt de Dijon (Image france2) pic.twitter.com/zU2iFLJSi8
— clément le goff (@clementLeG) 29 juin 2017
La chambre d'instruction rendra sa décision sur l'éventuelle poursuite de son incarcération, mardi 4 juillet.
"Je suis consterné. Trente-deux ans après, la machine à dérapages recommence", a réagi sur BFMTV l'avocat de Marie-Ange Laroche, la grande-soeur de Murielle Bolle, Gérard Welzer. Sa cliente pourrait être la prochaine à être entendue par les enquêteurs.
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