Procès Julian Assange : "Il pourrait y avoir un danger à créer un précédent"
"Demain peut-être, ce seront d'autres journalistes qui seront poursuivis pour les mêmes faits", prévient Olivier Tesquet, journaliste et co-auteur d'un livre sur Julian Assange.
"Les médias se rendent compte qu'il pourrait y avoir un danger à créer un précédent et que demain peut-être, ce seront d'autres journalistes qui seront poursuivis pour les mêmes faits" d'espionnage, prévient lundi 24 février sur franceinfo Olivier Tesquet, journaliste et co-auteur du livre Dans la tête de Julian Assange (Actes Sud).
La justice britannique doit se prononcer lundi sur une extradition de Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, vers les États-Unis. Le journaliste activiste risque 175 ans de prison pour avoir révélé au grand public des documents confidentiels sur l'armée américaine.
"C'est un texte qui est normalement utilisé contre les lanceurs d'alerte aux États-Unis, or Julian Assange n'est pas exactement un lanceur d'alerte", assure Olivier Tesquet, expliquant que "dans cette histoire de WikiLeaks, la lanceuse d'alerte est Chelsea Manning, la source qui lui a transmis ces fameux documents confidentiels".
Julian Assange a été transféré à la prison de Belmarsh, construite pour accueillir des détenus suspectés de terrorisme après le 11-Septembre.
Olivier Tesquetà franceinfo
Olivier Tesquet décrit les conditions de détention de Julian Assange au Royaume-Uni : "Il a été placé dans un quartier de haute sécurité, puis son état de santé s'est dégradé et il a été transféré à un moment à l'aile médicale de la prison, et aujourd'hui ses avocats disent qu'il a retrouvé un peu de contacts avec la population carcérale."
Le journaliste rappelle par ailleurs que "depuis 2015, depuis que le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture a estimé que son séjour à l'ambassade était assimilable à une détention arbitraire, de plus en plus de médecins s'inquiètent de la dégradation de son état de santé".
Olivier Tesquet évoque ainsi une détérioration de "sa santé physique, parce qu'il n'a pas beaucoup vu la lumière du jour et est resté enfermé dans une pièce de l'ambassade d'Equateur à Londres". Le journaliste regrette également une détérioration de la "santé psychologique" de Julian Assange : "Il y a quelques semaines, lorsqu'il a comparu pour une audience au tribunal, il était à peine capable de décliner son identité."
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