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Quelles sont les charges qui pèsent contre Julian Assange, le cofondateur de WikiLeaks arrêté à Londres ?

L'Australien a été arrêté à l'ambassade d'Equateur à Londres après le feu vert de Quito aux autorités britanniques. Il risque désormais une extradition aux Etats-Unis, où il est poursuivi pour "piratage informatique" après la fuite de milliers de documents en 2010.

Article rédigé par franceinfo
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Le cofondateur de WikiLeaks sur le balcon de l'ambassade d'Equateur à Londres (Royaume-Uni), le 19 mai 2017. (ALEX MCNAUGHTON / SPUTNIK)

Julian Assange a été arrêté après sept ans passés à l'ambassade d'Equateur à Londres, jeudi 11 avril. La police britannique dit avoir été invitée par l'ambassadeur à pénétrer dans l'immeuble, Quito ayant déchu de la nationalité équatorienne et mis fin à l'asile politique du cofondateur de WikiLeaks. Les relations entre les autorités équatoriennes et Julian Assange n'étaient plus au beau fixe car ce dernier était accusé d'avoir fait fuiter des informations sur la vie privée du président équatorien Lenin Moreno, ce qui violait, selon Quito, les conditions de son droit d'asile.

WikiLeaks est à l'origine de la publication en ligne de milliers de documents après le piratage de différents systèmes informatiques. Voici ce que les autorités de différents pays reprochent au cofondateur du site.

Aux Etats-Unis

L'Australien de 47 ans a été arrêté à Londres en vertu d'une demande d'extradition américaine pour "piratage informatique", qui sera examinée au cours d'une audience le 2 mai. Selon l'acte d'inculpation, qui était jusqu'ici sous scellés, Julian Assange est accusé d'avoir aidé l'ex-analyste du renseignement américain Chelsea Manning à obtenir un mot de passe pour accéder à des milliers de documents classés secret-défense, ensuite révélés au public en 2010. L'acte d'inculpation ne fait pas mention du chef d'espionnage, précise bien le New York Times (en anglais), mais Julian Assange risque tout de même cinq ans de prison.

Ce dernier va "contester et combattre" la demande d'extradition américaine, a déclaré son avocate Jennifer Robinson, à l'issue de la comparution de son client devant un tribunal londonien. "Nous allons nous battre avec une équipe juridique anglaise qui a la compétence sur cette affaire pour éviter que cette extradition ait lieu", a également déclaré à franceinfo son avocat français Juan Branco.

Des charges supplémentaires pourraient être retenues à l'encontre de Julian Assange, ont précisé des responsables du ministère américain de la Justice à la chaîne américaine CNN (en anglais). Aucune précision n'a toutefois été apportée dans l'immédiat.

Au Royaume-Uni

Le cofondateur de WikiLeaks a été reconnu coupable par la justice britannique d'avoir violé les conditions de sa liberté provisoire, peu après son arrestation à Londres. Un mandat avait été délivré en juin 2012 par la justice britannique pour non présentation au tribunal, un délit passible d'un an de prison. "Personne n'est au-dessus des lois", a commenté la Première ministre britannique Theresa May, face aux députés réunis à la Chambre des communes.

Par ailleurs, rapporte le Guardian (en anglais), le secrétaire d'Etat à l'Intérieur Sajid Javid a précisé que les documents d'extradition complets devront être adressés à un juge dans les 65 jours et que la demande devra être certifiée par le Home Office. Il a refusé de s'exprimer sur les accusations portées contre Julian Assange.

En Suède

Sous le coup depuis 2010 d'un mandat d'arrêt émis par la Suède dans le cadre d'une enquête pour viol, Julian Assange s'était réfugié en 2012 dans l'ambassade d'Equateur à Londres. Faute de pouvoir faire avancer les investigations, la Suède avait abandonné les poursuites en mai 2017, à trois ans de la prescription. Mais Assange y était resté reclus, craignant d'être extradé vers les Etats-Unis pour l'affaire de piratage informatique.

La femme qui accuse Julian Assange compte désormais demander la réouverture de l'enquête. "Nous allons tout faire pour que les procureurs rouvrent l'enquête suédoise et qu'Assange soit remis à la Suède et traduit en justice pour viol", explique son avocate à l'AFP. Une autre Suédoise qui avait formulé des accusations en 2010 a adressé un courriel au Guardian (en anglais) pour exprimer son opposition à une éventuelle extradition de Julian Assange aux Etats-Unis. "Je suis prête à témoigner si l'autre cas est réouvert", écrit-elle également.

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