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La libération sur parole de DSK est venue pertuber la primaire au PS, à peine lancée

Elle alimente l'hypothèse d'un retour en politique de l'ex-patron du FMI. Voire, carrément, sa candidature à la primaire.La vice-présidente du conseil régional d'Ile-de-France, Michèle Sabban, qui avait crié au "complot" lors de l'arrestation de DSK, a demandé une "suspension" immédiate du processus pour choisir le candidat PS à la présidentielle.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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De gauche à droite: François Hollande, Martine Aubry, Ségolène Royal lors d'un conseil national du PS à Paris le 9-4-11 (AFP - MIGUEL MEDINA)

Elle alimente l'hypothèse d'un retour en politique de l'ex-patron du FMI. Voire, carrément, sa candidature à la primaire.

La vice-présidente du conseil régional d'Ile-de-France, Michèle Sabban, qui avait crié au "complot" lors de l'arrestation de DSK, a demandé une "suspension" immédiate du processus pour choisir le candidat PS à la présidentielle.

Pour l'instant, trois lignes apparaissent au sein du parti.

1) On reporte la primaire
François Hollande, candidat aux primaires, qui a fait alliance avec certains "strauss-kahniens", comme Pierre Moscovici, a carrément mis les pieds dans le plat: il s'est dit ouvert à un report de la date de clôture des candidatures, fixée au 13 juillet à minuit, "à la fin juillet, voire fin août". Ce qui permettrait à DSK, dont le prochain rendez-vous judiciaire est le 18 juillet, d'éventuellement se présenter...

De son côté, le président du groupe PS à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault, a estimé qu'"une approche bureaucratique du calendrier" pour la désignation du candidat socialiste à la présidentielle ne serait pas "très digne" au cas où l'ex-boss du FMI, s'il était totalement blanchi, voulait être candidat. "Franchement, si Dominique Strauss-Kahn était totalement blanchi ety qu'il décidait (...) lui aussi de participer à cette compétition démocratique, je ne vois pas comment on pourrait dire 'écoutez, si vous déclarez votre candidature le 18, le 19 ou 20juillet, c'est dommage, le 13 est passé'", a-t-il fait valoir.

2) On attend et l'on voit
Martine Aubry
, elle aussi candidate à la primaire socialiste (depuis mardi 29 juin), et en retrait de son poste de patronne du PS, reste sur une ligne d'attente. "Je crois que ce soir, la vérité progresse, avance aux Etats-Unis (...), mais je voudrais qu'elle avance encore plus vite", a-t-elle déclaré déclaré depuis "sa" bonne ville de Lille vendredi soir.

3) On ne reporte rien du tout
Réaction d'Harlem Désir, premier secrétaire par intérim: "La période de dépôt des candidatures est ouverte, mais je crois qu'il n'y a pas de raison de revenir sur ce calendrier". Harlem Désir a parlé de "grand soulagement pour moi comme pour tous les socialistes".

Arnaud Montebourg, lui aussi candidat à la candidature, a salué une "nouvelle importante" pour DSK et sa famille". Il a cependant jugé que les socialistes n'ont "aucune raison de changer les modalités et le calendrier" des "primaires citoyennes".

Manuel Valls, également candidat, parle de "soulagement" mais juge qu'"il ne faut pas se précipiter et ne pas confondre le temps judiciaire américain et le temps politique". Il ne voit "pas pourquoi on ferait évoluer ces dates".

Et qu'en pense DSK ?
Evidemment, pour l'instant, nul ne sait ce que pense et fera l'ancien patron du FMI... Il s'exprimera "à son retour en France " lorsqu'il "sera lavé de tout soupçon", a laconiquement déclaré son avocat français à Paris, Me Jean Veil.

L'opinion des écologistes
Pour la secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts, Cécile Duflot, "le temps de la politique n'est pas venu le concernant, puisque le temps de la justice n'est pas terminé". Appelant à la "rigueur" et à la "sobriété", elle a jugé qu'il "faut se garder de tout commentaire, quel qu'il soit".

Pour la presse, il reste "hors jeu" pour 2012
Les éditorialistes de la presse française qualifient samedi de "nouveau séisme" politico-médiatique la libération sur parole de Dominique Strauss-Kahn. Tout en soulignant qu'il n'est pas blanchi et demeure "hors jeu" pour la présidentielle française de 2012.

"Même le plus délirant des réalisateurs d'Hollywood n'aurait pu imaginer pareil scénario", s'exclame Jacques Guyon dans la Charente Libre. Tandis que son confrère de la République du Centre, Jacques Camus, parle d'un "nouveau séisme qui secoue le monde politico-médiatique"

"Le problème", explique Jean Levallois (la Presse de la Manche) "tient à la procédure américaine. Les faits et les preuves matérielles, déterminants au début d'une procédure, laissent peu à peu la place à d'autres considérations". Or "après avoir affirmé qu'il ne s'était rien passé, Dominique Strauss-Kahn a admis qu'il y avait eu un rapport sexuel entre lui et la femme de ménage du Sofitel de New York. Celle-ci parle de viol et d'agression. C'est donc parole contre parole. Et si on prouve que la victime a déjà menti, on en déduira qu'elle peut avoir menti une nouvelle fois."

"L'incrimination demeure", renchérit Yves Harté dans Sud-Ouest, "mais il est aujourd'hui probable que toute l'accusation va se retrouver démembrée par un des crimes impardonnables dans la société du 'Mayflower' et des puritains qui la fondèrent : le mensonge. Il aurait fallu que Nafissatou Diallo demeure insoupçonnable, qu'à aucun moment elle ne puisse varier dans sa déclaration". Mais en attendant, "le mystère de la suite 2806 demeure", poursuit l'éditorialiste

"Pour la justice américaine, le mensonge ne pardonne pas", pense Patrick Fluckiger (L'Alsace). "Qu'il porte sur le coeur d'une affaire ou sur des points qui peuvent paraître secondaires, il décrédibilise le plus souvent un témoignage tout entier", ajoute-t-il.

DSK "n'est peut-être pas... un violeur présumé, mais plutôt un homme au désir sexuel démesuré", pour autant les "graves accusations qui pèsent contre" lui "demeurent", souligne Yves Thréard dans Le Figaro. Pour François-Régis Hutin, d'Ouest France, "toute la lumière" doit être faire sur ces accusations de viol car "si un doute subsistait, nombreux sont ceux qui penseraient que la puissance et l'argent l'ont emporté sur la faiblesse de la plaignante, peut être victime authentique."

En tout état de cause, Dominique Strauss-Kahn "n'est pas près de revenir demain en France libre de tout souci d'ordre judiciaire", écrit Jean-Michel Helvig dans la République des Pyrénées.

Jacques Camus (la République du Centre) s'agace du "déclenchement instantané des spéculations sur un retour en politique" de DSK, qui sont "déplacées²" et "participent de cet emballement de l'info... qui, à force d'instantanéité et d'anticipation, abrutit au lieu d'éclairer".

Même blanchi, DSK "peut-il faire gagner la gauche lors de la présidentielle de 2012 ? La réponse est non", résume Yann Marec (Le Midi Libre), expliquant que "les dégâts collatéraux sont trop nombreux". L'ex-directeur du FMI "peut retrouver les chemins de son honneur perdu. Pour l'Élysée, la route est définitivement barrée" et l'ancien favori des sondages est aujourd'hui "hors jeu".

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