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Affaire Merah : "On ne se rend pas compte de la vie d'après pour les familles" des victimes, lance le plus jeune frère d'Imad Ibn Ziaten

Dix ans après, le plus jeune frère d'Imad Ibn Ziaten, tué par Mohamed Merah, s'exprime pour la première fois. Il s'est confié au micro de nos confrères de France Bleu Occitanie.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La mère d'Imad Ibn Ziaten à côté du portrait de son fils Imad, le 11 octobre 2012. (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

Dix ans jour pour jour après la mort d'Imad Ibn Ziaten, première victime de Mohamed Merah dans les attentats à Toulouse et Montauban en mars 2012, son plus jeune frère Ilyasse estime vendredi 11 mars sur France Bleu Occitanie qu'"on ne se rend pas compte de la vie d'après pour les familles".

Dans sa toute première interview, Ilyasse, qui avait 19 ans lorsque son frère a été tué, explique être toujours "paranoïaque" lorsqu'il sort : "Au cinéma, je me dis peut-être que c'est mon tour, que je vais me faire tuer. Je le vis tous les jours", lance-t-il. Il n'est d'ailleurs revenu qu'une seule fois à Toulouse en dix ans, où il dit qu'il ne se sent "pas en sécurité", car selon lui "des complices sont encore dehors".

Ilyasse Ibn Ziaten dénonce également les soupçons qui ont pesé sur sa famille au début de l'enquête, avant que la piste terroriste se confirme, avec les assassinats de deux autres militaires, ainsi que de trois enfants et un enseignant juifs à Toulouse et Montauban. "Quand on est soupçonné nous-mêmes d'avoir tué notre propre frère, honnêtement, je n'en suis pas remis", explique-t-il, évoquant "un double traumatisme". "Salir sa mémoire, ça nous a tous détruits", ajoute-t-il, en référence à la thèse du règlement de comptes, un temps envisagée.

Le plus jeune frère d'Imad Ibn Ziaten travaille actuellement au sein de l'association "Imad pour la jeunesse et la paix", fondée par sa mère Latifa. "C'est ce qu'on fait sur le terrain avec la jeunesse, c'est les gens qu'on sauve de cette idéologie mortifère, conclut-il. Plus on sauve un jeune, plus on voit Imad grandir."

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