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Condamnation d'Abdelkader Merah : "J'étais soulagée et fière de la justice", déclare Latifa Ibn Ziaten

La mère d'Imad Ibn Ziaten, assassiné à Toulouse par Mohamed Merah en mars 2012, réagit sur franceinfo vendredi à la condamnation jeudi du frère du tueur au scooter à 30 ans de réclusion criminelle.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Latifa Ibn Ziaten, la mère d'Imad Ibn Ziaten, premier militaire assassiné à Toulouse, le 19 septembre 2018. (LUDOVIC MARIN / POOL)

La justice a tranché jeudi soir, sept ans après les assassinats commis par Mohamed Merah à Toulouse et Montauban. Elle estime en appel que le frère aîné du terroriste, Abdelkader Merah, a bien été le complice de ces assassinats et elle l'a condamné à 30 ans de réclusion criminelle. "La justice a été rendue hier et je la remercie du fond du cœur, elle a été à la hauteur", réagit vendredi 19 avril sur franceinfo Latifa Ibn Ziaten, la mère d'Imad Ibn Ziaten, premier militaire assassiné à Toulouse. Elle était présente jeudi au moment du verdict.

franceinfo : Quelle a été votre première réaction à l'annonce du verdict ?

Latifa Ibn Ziaten : J'étais soulagée et fière de la justice. Ça fait sept ans que j'attends ça. Je sais qu'il est complice à 100%. Son frère n'aurait jamais fait ça seul. Je me suis toujours battue, ça fait sept ans que j'attends ce procès. C'est un soulagement pour la famille. Moi, je serais condamnée toute ma vie car la souffrance ne peut pas être effacée du jour au lendemain. On ne me rendra pas mon fils. Il est mort debout et a refusé de se mettre à genoux. La justice a été rendue hier et je la remercie du fond du cœur, elle a été à la hauteur. Elle a tranché et la vérité a éclaté. Je n'ai jamais perdu confiance en la justice. Il fallait être patient et attendre. Toutes les familles ont été dignes, on a attendu, on a respecté, ce procès s'est déroulé avec beaucoup de loyauté, beaucoup de respect, mieux que le premier procès. Ma famille et moi sommes très fières et aujourd'hui je dois continuer mon combat.

Qu'allez-vous faire maintenant ? Poursuivre votre engagement ?

Je continuerai à me battre contre le terrorisme sur notre territoire. La France n'a pas besoin de ça, elle n'a pas besoin de gens comme Merah, des gens qui sèment la terreur et qui font mal à cette jeunesse fragile. Quand je suis sortie du tribunal, je suis tombée tellement je tremblais. J'étais fière et ma souffrance était là, je ne peux pas la partager mais au moins mon fils peut reposer en paix.

Eric Dupond-Moretti dénonce ce verdict et dit que la cour a agi sous la pression de l'opinion. Il dit qu'il envisage un pourvoi en cassation. Qu'est-ce que vous lui répondez ?

Qu'il voit la verité. Je pense qu'il fait son travail, je ne suis pas là pour critiquer qui que ce soit mais je pense que ce verdict n'a pas été rendu à cause de la pitié. La justice est rendue par des preuves. Tout était clair, alors je pense que M. Dupond-Moretti doit respecter et accepter ce jugement. Quand on perd, on n'est pas content mais il faut aussi penser à toutes ces victimes. Mohamed Merah n'a pas agi seul. Il a agi avec son frère. C'est un danger. Tous les gens qui sont venus témoigner pour M. Merah, ils se faisaient un clin d'œil quand ils partaient, ils souriaient [en se disant] : voilà mon frère, j'ai fait ce que je pouvais. Je les regardais et je me disais : mon dieu, ils sont en train de faire le jihad contre nous. Et c'est pour cela que j'ai dit à Mme la présidente : l'an dernier, la France a été naïve, la justice a été naïve. Aujourd'hui, ouvrez les yeux s'il vous plaît. Regardez bien, Merah n'est rien.

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