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Où est passée Souad Merah, la sœur du tueur de Toulouse ?

Pour le ministre de l'Intérieur, la grande sœur de Mohamed Merah, l'homme qui a tué sept personnes dans le sud-ouest de la France en 2012, est vraisemblablement partie en Syrie. Mais la famille dément.

Article rédigé par Violaine Jaussent
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Souad Merah, la sœur de Mohamed Merah, arrive au commissariat de police de Toulouse (Haute-Garonne), le 19 décembre 2012. (PASCAL PAVANI / AFP)

Souad Merah est-elle en Syrie ? La grande sœur de Mohamed Merah, le jeune homme qui a assassiné froidement sept personnes dans le Sud-Ouest en 2012, a disparu de Toulouse (Haute-Garonne) avec ses quatre enfants âgés de 9 mois à 14 ans. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a déclaré, vendredi 23 mai qu'"il y a une forte présomption de sa présence en Syrie". Pourtant, jeudi, la mère de Souad Merah a affirmé qu'elle était en Tunisie.

Alors que les autorités ont perdu la trace de Souad Merah depuis plusieurs jours, francetv info confronte les affirmations de chacun.

Placée en garde à vue en avril

Souad Merah était fichée comme membre de la mouvance salafiste par la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Et ce avant les crimes perpétrés par son frère Mohamed en mars 2012. Son autre frère, Abdelkader, est toujours écroué dans le cadre de l'affaire des meurtres commis par son Mohamed Merah.

L'ancien chef de la DCRI, Bernard Squarcini, avait indiqué que Souad et Abdelkader Merah étaient perçus comme plus dangereux que Mohamed par les services de renseignement. Souad Merah avait été placée en garde à vue en avril 2014 dans l'enquête sur les complicités dont aurait pu bénéficier Mohamed Merah. Elle avait été relâchée sans qu'aucune charge ne soit retenue contre elle, mais continuait à être surveillée par les enquêteurs.

Adepte d'un islam rigoureux, Souad Merah avait beaucoup fait parler d'elle en 2012 quand elle avait expliqué être "fière" de son frère Mohamed. Elle y disait "penser du bien de Ben Laden" et détester les juifs. Elle s'exprimait dans une conversation filmée à son insu par une chaîne de télévision, contre laquelle elle a porté plainte.

"Elle est partie se reposer en Tunisie", selon sa mère

Interrogée par BFMTV et France Info, la mère de Souad Merah, elle, a déclaré que sa fille allait revenir "dans les semaines qui viennent" et "qu'elle [était] partie en vacances en Tunisie avec son mari". Selon Zoulikha Aziri, sa fille se trouve à Djerba "pour prendre l'air, se reposer". "Cela fait trois ans qu'elle n'est pas sortie", détaille-t-elle. "On n'aime pas la Syrie nous, elle n'est pas partie en Syrie, qu'est-ce qu'elle ferait en Syrie ? Ce n'est pas notre pays. C'est n'importe quoi", a-t-elle déclaré.

"Elle a pris un avion pour Istanbul le 9 mai", selon Cazeneuve

Des policiers ont lancé une opération au domicile de Souad Merah à Toulouse jeudi. Ils ont agi "sur le fondement de disparitions inquiétantes de mineurs", car un départ en Syrie peut "exposer les mineurs [les enfants de Souad Merah] à des dangers". 

Dans le même temps, la section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste". Cette enquête a été confiée à la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), la sous-direction antiterroriste et la PJ de Bordeaux.

Aucune autre information n'avait été donnée sur l'enquête jusqu'à l'interview du ministre de l'Intérieur, vendredi matin. "Souad Merah a pris un avion Barcelone-Istanbul le 9 mai", a précisé Bernard Cazeneuve sur Europe 1. Ensuite, elle aurait pris un vol Istanbul-Gaziantep, ville du sud-est de la Turquie, non loin de la frontière syrienne.

Souad Merah "devra rendre compte à la justice des conditions de son départ", a assuré le ministre de l'Intérieur, précisant par ailleurs que son compagnon, qui aurait quitté la France il y a quelques semaines, se trouve effectivement en Syrie. Si une personne n'est pas sous contrôle judiciaire ou ne fait pas l'objet d'une procédure judiciaire en France, "on ne peut l'empêcher de partir", a-t-il assuré. "C'est la raison pour laquelle dans le plan" anti-jihad lancé en avril par le gouvernement, il y a des "dispositions" destinées à parer ces départs, a-t-il ajouté.

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