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Affaire Théo : des peines allant de trois mois à trois ans de prison avec sursis requises contre les trois policiers

Les trois policiers sont jugés pour des violences commises lors de l'interpellation de Théo Luhaka en 2017.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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De gauche à droite : Marc-Antoine Castelain Jeremie Dulin et Tony Hochart, les trois policiers jugés pour l'interpellation de Théo Luhaka en 2017. (BENOIT PEYRUCQ / AFP)

Des peines allant de trois mois à trois ans de prison avec sursis ont été requises, jeudi 18 janvier, à l'encontre des trois policiers jugés devant les assises de Seine-Saint-Denis pour des violences lors de l'interpellation de Théo Luhaka. L'avocat général a requis 3 ans de prison avec sursis contre Marc-Antoine Castelain, six mois de prison avec sursis contre Jérémie Dulin et 3 mois de prison avec sursis contre Tony Hochart. L'interpellation du jeune homme à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), lors de laquelle il avait été gravement blessé en 2017, avait suscité une vive polémique.

Dans le détail, l'avocat général souhaite également que Marc-Antoine Castelain ne puisse plus exercer sur la voie publique pendant cinq ans et qu'il ne puisse plus porter d'arme pendant 5 ans aussi. Contre Jérémie Dulin, l'avocat général requiert en plus une interdiction d'exercer sur la voie publique pendant 2 ans et une interdiction de port d'arme pendant deux ans.

L'avocat général dénonce les "mensonges" des policiers

"Toute autorité ne peut se concevoir que si elle est juste et proportionnelle", a déclaré l'avocat général Loïc Pageot à l'audience. "Les gestes étaient d'une violence volontaire non justifiée par le commandement de la loi ni par une légitime défense. Ça n’est pas un regrettable accident comme la défense a pu le dire", a encore lancé le magistrat. Pour rappel, les trois policiers encourent respectivement 15, 10 et 7 ans de prison.

L'avocat général est revenu dans son réquisitoire sur le coup de matraque qu'a reçu Théo Luhaka au niveau de l'anus. "Théo Luhaka ne commet pas de violence, tourne le dos aux policiers, ne met pas de coup, essaye seulement d'échapper à son interpellation, ne constitue pas un danger, il est maintenu par les policiers en supériorité numérique. Le coup d’estoc au niveau de ses muscles fessiers, lui, représente un danger. C'était un geste dangereux sur quelqu'un qui ne représentait pas un danger", a assuré l'avocat général. Dans son réquisitoire il a également insisté sur les "mensonges" des trois policiers qui ont "dit par exemple qu'ils avaient appelé les secours alors que ce n'était pas vrai".

Le principal accusé, Marc-Antoine Castelain est jugé pour violences volontaires ayant entraîné une infirmité permanente, avec arme, par personne dépositaire de l'autorité publique, ses anciens collègues Tony Huchart et Jérémie Dulin sont jugés pour violences en réunion et pour violences volontaires avec arme pour Jérémie Dulin.

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