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"Partez d'ici, sales nègres !" : la rédactrice en chef de "Elle", mère d'enfants métis, s'indigne d'une libération de la parole raciste

Publié samedi sur Facebook, son message a été "aimé" par près de 3 000 personnes.

Article rédigé par franceinfo
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Publié Mis à jour
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Le texte, publié samedi 11 février 2017 par la rédactrice en chef de "Elle" Katell Pouliquen, a été partagé à plus de 1 500 reprises. (FACEBOOK)

"Je suis en colère. Violemment. Obstinément." Dans un message, publié samedi 11 février sur son compte Facebook, Katell Pouliquen ne masque pas son exaspération. Mère de deux enfants métis, la rédactrice en chef du magazine Elle s'inquiète d'une libération de la parole raciste à l'approche de l'élection présidentielle.

D'origine bretonne, Katell Pouliquen explique qu'elle essaye "d'éveiller [ses deux fils] au monde sans les effrayer". "Toujours, je loue leur double culture, je leur explique que, plutôt qu'être 'moitié / moitié', ils sont deux fois plus riches, plus forts, plus beaux. 200% plutôt que 50." Aux Abbesses, "enclave bobo encore un peu popu" du 18e arrondissement de Paris où vit la journaliste, ses deux enfants sont "partout" chez eux.

L'école maternelle est une ZEP qui fonctionne. Emile est ami avec Rayan, Elliott, Louison, Aboudlaye (...). Nulle part ici, leur peau n'est un sujet. Les rues racontent le métissage. La France multiculturelle progresse. Celle que j'aime.

Katell Pouliquen

"Quelle lettre vais-je écrire à mes fils ?"

Mais de retour dans sa Bretagne d'origine, la mère de famille raconte que ses enfants ont été confrontés au racisme ordinaire alors qu'elle faisait des courses à l'hypermarché Leclerc de Plérin (Côtes-d'Armor). Alors qu'ils jouaient au rayon foot du magasin, un "homme d'une soixantaine d'années, flanqué de sa femme muette", leur a lancé : "Partez d'ici, sales nègres !" 

Cette injonction, Katell Pouliquen confesse l'avoir reçue comme "un uppercut". La journaliste explique avoir vécu cette expérience alors qu'elle sent un climat tendu sur les questions raciales s'installer en France. Elle énumère ainsi l'arrestation violente du jeune Théo à Aulnay-sous-Bois, qui affirme avoir été victime d'insultes racistes, le dérapage télévisé du porte-parole d'un syndicat de police, ou encore les commentaires injurieux à l'encontre de Christiane Taubira exhumés par BuzzFeed sur le profil Facebook d'un conseiller de Marine Le Pen...

La rédactrice en chef d'Elle conclut son texte en citant Ta-Nehisi Coates, écrivain Américain noir, qui avait évoqué son expérience du racisme dans le livre Une colère noire : Lettre à mon fils. "70 jours avant l'élection présidentielle. Quelle lettre vais-je écrire à mes fils ?, s'interroge-t-elle enfin. Je suis en colère. Violemment. Obstinément."

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