Attaques au couteau : quel suivi psychiatrique pour les assaillants ?
L’affaire a marqué les esprits, en juin 2023 : un homme attaque au couteau quatre enfants et deux adultes à Annecy. Souffrant de troubles mentaux, il est depuis interné dans une unité psychiatrique médicalisée. Était-il responsable de ses actes ? Des expertises médicales sont toujours en cours pour le déterminer, car il y a des critères très précis pour échapper à un procès.
Pas de procès ni de prison
"Il faut que le suspect souffre d’un trouble psychiatrique, mais aussi qu’au moment des faits, ce trouble psychiatrique ait totalement aboli le discernement", explique Laurent Layet, psychiatre et ancien chef du pôle de l’UMD de Montfavet. Une fois déclarés irresponsables, ces hommes et ces femmes sortent totalement du parcours judiciaire. Pas de procès ni de prison. Dans la plupart des cas, ils sont envoyés dans un établissement appelé "unité pour malades difficiles". Il en existe dix sur le sol français pour près de 530 patients. Le journaliste Alexandre Kauffman, qui a travaillé pendant deux ans sur le sujet l’affirme : "C’est un régime de surveillance des mouvements très très étroit, beaucoup plus étroit qu’en régime fermé de psychiatrique, quand on y rentre on ne sait pas du tout combien de temps on y reste, on peut y rester un an, quarante ans, ou n’en sortir jamais." Chaque année, moins de 0,5 % des auteurs d’infractions pénales sont déclarés irresponsables en France.
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