"Ça fait mal de se dire qu'on aurait pu faire plus de choses", confie un témoin de l'attaque au couteau à Paris
De nombreux Parisiens ont croisé la route de l’auteur de l'attaque qui a couté la vie à un passant samedi à Paris. Parmi eux, Melvin, 24 ans, qui a livré son témoignage à franceinfo.
Samedi 12 mai, comme souvent le week-end, le quartier de l’Opéra, à Paris, s’anime. Ses restaurants, ses cinémas, ses cafés, sont remplis de touristes et de Parisiens. Melvin, 24 ans, en profite lui aussi. Avec ses amis, le jeune homme boit un verre dans le quartier quand ils décident d’aller acheter des cigarettes. C’est à ce moment-là qu’ils ont croisé l’assaillant : "Il était jeune, une vingtaine d’années, il avait les cheveux bouclés, mi-longs, bruns et une veste militaire. Il a couru vers nous".
Melvin raconte ensuite à franceinfo le mouvement de panique et puis ce geste de l’auteur de l’attaque "je me suis retourné et là - c'est assez flou - mais il a levé la main, de loin, ce n'était pas un coucou mais il a fait un signe de la main, je ne sais plus vraiment quoi".
Le jeune homme court, tente d’avertir les passants puis assiste au drame : "Je l'ai vu [l'assaillant] se décaler sur le trottoir et mettre un grand coup [de couteau] dans le ventre du monsieur qui est tombé à terre. Ensuite, il est revenu au milieu de la route et là il a commencé à courir".
"J’ai dit aux gens de courir", Melvin, un rescapé
Mais celui qui a échappé au pire ressent un sentiment de culpabilité après l’attaque : "J’ai dit aux gens de courir, mais, je m’en veux un peu de ne pas avoir pu dire ça à plus de gens. On ne peut jamais faire tout ce qu’on veut à ce moment-là" regrette Melvin. Puis le jeune homme continue sa fuite : "un vieil homme avec un parapluie a trébuché, on l'a relevé, on l'a emmené avec nous dans une rue, on a couru et là je ne me suis plus retourné. J'ai décidé d'arrêter de regarder derrière moi, je voulais juste voir où étaient mes trois amis".
Il a ensuite trouvé refuge dans un restaurant japonais avec ses amis avant de repartir et de changer de quartier.
Je me suis dit que si je n’avançais pas, j’allais mourir
Melvin, un rescapé de l'attaqueà franceinfo
Melvin réalise aujourd’hui que les choses se sont passées très vite : "Si on tombe, on trébuche, on ne fait pas le bon choix, ça peut être terminé." Il confie à franceinfo qu’il est indemne physiquement, tout comme ses amis et que toutes ses pensées "vont au jeune homme décédé, aux personnes blessées et aux familles".
L’enquête de son côté commence. Trois personnes, dont les parents et un ami de l’assaillant sont lundi 14 mai en garde à vue.
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