A Paris, le plan Vigipirate perturbe les tournages de films d'action
Les services de la ville ont pris cette décision. Ils craignent que les Parisiens confondent les tournages de scènes d'action avec des événements réels.
Des courses-poursuites sur les Grands boulevards, des arrestations musclées sur les Champs-Elysées, des sirènes qui retentissent, etc. Le cinéma et la télévision aiment quand l'action se déroule à Paris. Mais depuis les attentats des 7, 8 et 9 janvier, la ville est particulièrement attentive à ce que les tournages de scènes de films d'action ne sèment pas la panique.
Si les tournages n'ont été purement et simplement suspendus, comme le rapporte Associated Press (lien en anglais), la préfecture a assuré au Monde que "quatre ou cinq" demandes de tournage de scènes en extérieur ont déjà été rejetées. "L'interdiction durera le temps que le plan Vigipirate, actuellement au niveau 'alerte attentat', restera en vigueur en Ile-de-France, soit, comme Matignon l'a dit à la fin de janvier,'aussi longtemps que nécessaire'", explique Le Monde.fr.
Une interdiction à durée indéterminée
Les lieux les plus sensibles sont les écoles et les établissements religieux, protégés par le plan Vigipirate. "Ces scènes posent problème à partir du moment où les acteurs en uniforme pourraient être la cible d'attaque terroriste", a expliqué, à Associated Press, Sylvie Barnaud, chargée d'attribuer les autorisations de tournage en extérieur à Paris, deux jours après l'agression de trois militaires, à Nice. "Aussi, cela pourrait créer une confusion" pour les passants, poursuit-elle.
Plusieurs productions ont dû renoncer à certaines scènes telles qu'elles étaient écrites dans le scénario. C'est le cas d'une scène du film Flics tout simplement, réalisé par Stéphane Guillemet, qui devait montrer un officier de police devant une école. "Bien sûr, nous devons respecter cette nouvelle règle, a-t-il expliqué à Associated Press. Nous avons changé notre plan de production."
Paris a délivré des autorisations de tournage à 1 159 productions en 2014. Le plan Vigipirate pourrait nuire à l'attractivité de la ville aux yeux des producteurs, s'inquiète Agnes Naggeotte, de la Mission cinéma de la ville de Paris. Impossible en effet de tourner , en ce moment, un Lucy ou un Taxi II.
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