"Charlie Hebdo" : "Cet attentat a une place particulière parce qu'on attaque la liberté d'expression et les valeurs d'égalité, de dignité", se souvient l'ancien procureur François Molins

"C'est un attentat qui a une place particulière, qui a une dimension philosophique et politique, parce qu'on attaque la liberté d'expression et les valeurs d'égalité, de dignité", déclare sur franceinfo mardi 7 janvier, François Molins, ancien procureur de la République de Paris (TGI), qui a découvert la scène de crime dans la rédaction de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015 et supervisé les enquêtes des attentats de janvier 2015.

"Dix ans, c'est énorme, mais les souvenirs sont très présents dans ma tête, c'était comme si c'était il y a un mois ou un an", raconte François Molins qui sera présent aux commémorations devant les locaux de Charlie Hebdo, comme tous les ans.

"Tuer une idée, une valeur"

Ces commémorations vont permettre à l'ancien procureur de la République "de revoir des acteurs qui étaient avec mon équipe, le jour des faits" et "des familles de victimes avec lesquelles, au fur et à mesure, se tissent des liens".

Le dimanche 11 janvier 2015, plusieurs millions de Français marchent dans la rue pour dire "non" au terrorisme : "Nos concitoyens ont compris en réalité que derrière Charlie, on veut tuer une idée, on veut tuer une valeur", explique François Molins. "Il y a eu quasiment 4 millions de Français dans les rues, on n'avait jamais vu ça. On n'a pas eu un tel moment de concorde depuis cette manifestation du dimanche 11 janvier".

10 ans après, François Molins est toujours habité par "une forme de tristesse de voir que notre pays ait eu à affronter un drame épouvantable comme ça".