Attaque contre Charlie Hebdo : ce que l'on sait
Que s'est-il passé ?
Mercredi matin, aux alentours de 11 heures, "au moins deux individus s'introduisent dans le siège du journal Charlie Hebdo" , selon François Molins, le procureur de Paris. Le siège situé au 10 rue Nicolas Appert, dans le XIe arrondissement de Paris. Ces hommes sont cagoulés, ils sont armés d'armes automatiques, vraisemblablement des kalachnikovs. Le jour et l'heure de l'attaque ne sont pas laissés au hasard : la conférence de rédaction du journal est en cours.
Huit journalistes, un policier et un invité
Les assaillants s'introduisent dans le hall d'accueil. Immédiatement ils ouvrent le feu. Ils filent vers le deuxième étage, s'introduisent dans la salle où se tient la conférence de rédaction, et ouvrent une nouvelle fois le feu. Bilan : 10 morts. Huit journalistes, un policier du service de protection des personnalités, et un invité, selon les informations fournies par le procureur de Paris. La fusillade est brève : quelques minutes à peine. Une trentaine de coups de feu sont tirés.
Selon des témoins, ils auraient affirmé vouloir "venger le prophète" .
Puis les individus sortent des locaux et sautent dans leur voiture. Une Citroën C3 noire. Ils empruntent une rue perpendiculaire (l'Allée Verte) et tombent nez-à-nez avec une patrouille de police. Echange de tirs, aucun blessé. Ils continuent. Ils croisent une deuxième patrouille à vélo : deuxième échange de tirs, aucun blessés. Enfin ils se retrouvent face à une troisième patrouille de policiers, sur le boulevard Richard Lenoir. Ils ouvrent le feu. Les policiers sont abattus. L'un d'entre eux mourra au sol, exécuté froidement d'une balle dans la tête.
Puis ils prennent la fuite, en voiture, vers le Nord de Paris. Ils percutent un Touran dans le XIXe, sa conductrice est blessée. Toujours dans le XIXe ils braquent une Clio et prennent la fuite avec cette voiture. Direction : le Nord de Paris.
Ce que l'on sait des agresseurs
A l'heure actuelle, ils sont toujours en fuite. Un dispositif policier a été mis en place pour mener une véritable chasse à l'homme et le plan Vigipirate a été activé à son niveau maximum, l'alerte attentat. Ils étaient cagoulés et habillés en noir, parlaient un mauvais français.
Ils connaissaient des noms de journalistes de Charlie Hebdo, qu'ils ont crié durant la fusillade, ce qui renforce encore l'hypothèse d'une attaque très planifiée et organisée. Ils auraient également lancé des imprécations islamistes, comme "Nous avons vengé le prophète ! "
Les enquêteurs vont pouvoir effectuer des prélèvements d'ADN et d'empreintes digitales dans la C3 noire abandonnée par les assaillants. Ce qui pourrait leur permettre d'identifier les agresseurs.
Combien de victimes ?
Le bilan a été tout d'abord imprécis et il évolue en s'alourdissant au fil des heures. Mais il est à présent certain qu'il s'agit de l'attentat le plus meurtrier de ces 50 dernières années en France, depuis l'attentat du train de Strasbourg commis par l'OAS, qui a fait 28 morts pendant la guerre d'Algérie. L'attaque a donc fait 12 morts et trois ou quatre blessés graves, entre le vie et la mort. Quatre autres personnes ont été plus légèrement touchées.
L'avocat de Charlie Hebdo, Richard Malka, a confirmé en début d'après-midi la mort des dessinateurs Cabu, Charb, qui dirigeait la rédaction, Wolinski et Tignous qui comptent parmi les caricaturistes les plus emblématiques de la presse française. Mercredi, en début de soirée, le ministère de l'Intérieur a ajouté à la liste le dessinateur Philippe Honoré. L'économiste Bernard Maris, chroniqueur à France Inter, figure lui aussi parmi les victimes.
Deux policiers se trouvent parmis les tués. Il faut noter que Charlie Hebdo était sous protection policière depuis l'affaire dite des caricatures, en 2006. Des policiers étaient donc constamment en faction devant le journal.
Le dispositif de sécurité
Un dispositif policier a été mis en place pour mener une véritable chasse à l'homme. Les enquêteurs ont mis en place un numéro vert (08.84.28.46.37) pour recueillir tout témoignage sur l'attentat et sur les agresseurs en fuite. Ils seraient dans le Nord de Paris. 3.000 policiers sont mobilisés en région parisienne pour surveiller et tenter d'intercepter les agresseurs.
500 CRS et gendarmes mobiles ont été déployés en renfort sur Paris.
Le plan Vigipirate a été activé à son niveau maximum en Ile-de-France, l'alerte attentat. Par conséquent, les sorties scolaires et les activités hors des établissements ont été annulés. A Paris, le stationnement aux abords des établissements est également interdit. Les lieux de culte, les transports, les grands magasins et les médias ont été placés sous protection renforcée. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve dit avoir envoyé une note à tous les Préfets de France afin qu'ils renforcent les conditions de sécurité dans toutes les institutions et dans tous les transports du pays.
Les transports publics sont aussi perturbés, avec des métros parisiens fermés.
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