Attentat sur les Champs-Elysées : le parcours judiciaire chargé de Karim Cheurfi
Avant de tirer sur des policiers à Paris, le terroriste avait fait l'objet de quatre condamnations.
Karim Cheurfi, 39 ans, qui a tué un policier sur les Champs-Élysées jeudi 20 avril, avant d'être abattu, était un récidiviste, manifestement obsédé par l'idée de s'en prendre aux forces de l'ordre. Cet homme sans profession connue avait déjà été condamné quatre fois, notamment pour tentatives d'homicide et d'assassinat. En revanche, il n'était pas connu comme islamiste radicalisé. Franceinfo revient sur son long parcours judiciaire.
Février 2005 : 15 ans de prison pour tentatives d'assassinat sur deux policiers
C'est en février 2005 qu'il est condamné pour la première fois. Il a alors 28 ans et s'en prend pour la première fois aux représentants des forces de l'ordre. Il écope en appel à quinze ans de réclusion pour avoir tenté de tuer un élève gardien de la paix et le frère de celui-ci. Les faits remontaient à 2001: Karim Cheurfi, au volant d'une voiture volée, avait pris la fuite après avoir percuté un autre véhicule. Armé d'un revolver, il avait grièvement blessé les deux frères qui tentaient de le rattraper. Deux jours plus tard, il avait tenté de tuer un autre policier, après s'être emparé de son arme durant sa garde à vue.
Mars 2008 : trois mois de prison pour violences sur un agent pénitentiaire
Alors qu'il purge sa peine de prison, il est condamné en mars 2008 à trois mois de détention supplémentaires pour des faits de violence sur un agent pénitentiaire commis en mai 2007.
Novembre 2009 : 18 mois de prison pour des violences sur un codétenu
Nouvelle condamnation un an et demi plus tard. Cette fois, Karim Cheurfi n'agresse pas un surveillant, mais un co-détenu en août 2008. Poursuivi pour des violences aggravées, il écope de 18 mois de prison supplémentaire.
Juillet 2014 : 4 ans de prison pour vol, recel et usurpation d'immatriculation
En juillet 2012, Karmi Cheurfi est placé en semi-liberté, puis bénéficie d'une libération conditionnelle le 7 septembre 2013. Mais à peine un mois plus tard, il est arrêté pour un vol avec effraction, avec refus d'obtempérer, recel de vol et usurpation plaques, le tout en récidive. Pour ces faits il est condamné en juillet 2014, à quatre ans de prison, dont deux avec sursis et mis à l'épreuve.
23 février 2017 : interpellé pour avoir manifesté sa volonté de "tuer des policiers"
Sorti de prison le 14 octobre 2015, il faisait depuis l'objet d'un suivi par un juge de l'application des peines (JAP) dans le cadre d'un sursis avec mise à l'épreuve. Un régime plus sévère que le sursis simple, puisqu'il est accompagné de mesures de contrôle, notamment l'obligation d'avertir "préalablement" le juge d'application des peines pour aller à l'étranger.
Par ailleurs, "courant janvier 2017, le parquet antiterroriste a été destinataire d'éléments indiquant que Karim Cheurfi cherchait à se procurer des armes et qu'il aurait tenu des propos laissant entendre qu'il voulait tuer des policiers", a rapporté le procureur de la République.
Faute de preuves découvertes lors des perquisitions, sa garde à vue du 23 février se concluait le lendemain par une remise en liberté. Mais son lourd parcours judiciaire "justifiait la poursuite des investigations par la section antiterroriste de mon parquet (..) du chef d'entreprise individuelle terroriste" dans le cadre d'une enquête ouverte le 9 mars, a indiqué François Molins.
Le procureur a précisé au cours de sa conférence de presse qu'après cette garde à vue, la justice avait découvert un voyage de Karim Cheurfi en Algérie du 15 janvier au 14 février, "pour s'y marier", selon lui. Le JAP l'avait convoqué le 7 avril pour qu'il s'en explique, mais sans "procéder à la révocation de son sursis mise à l'épreuve", a relevé le procureur de Paris.
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