Attaque d'un fourgon dans l'Eure : les enquêteurs face à l'"énigme" des moyens dont dispose Mohamed Amra pour sa cavale

Quelque 350 enquêteurs sont mobilisés pour retrouver le commando qui a attaqué un convoi pénitentiaire à Incarville, mardi.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La notice rouge sur Mohamed Amra diffusé sur le site d'Interpol. (CAPTURE ECRAN)

"Nous vous traquons", a prévenu Gabriel Attal. Près de 48 heures après l'attaque spectaculaire contre un fourgon pénitentiaire dans l'Eure, mardi 14 mai, qui a fait deux morts et trois blessés graves parmi les agents, policiers et gendarmes tentent toujours jeudi de remonter la piste du détenu évadé et de ses complices. 

"350 enquêteurs de la police judiciaire" sont mobilisés pour retrouver Mohamed Amra et le commando qui l'a aidé à s'évader à Incarville, a annoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, sur France 2, jeudi matin. Les enquêteurs sont mobilisés pour "repérer, pour arrêter et traduire devant la justice ceux qui ont exécuté de sang-froid, à la kalachnikov, des pères de famille qui faisaient leur travail pour protéger la France d'un narcotrafiquant", a-t-il précisé. "Ce sont les ennemis publics numéro un", affirme Gérald Darmanin, qui suit "minute par minute" la traque du commando. "Où il se trouvera, on le trouvera", martèle-t-il : "Il n'y a aucun doute que la République va gagner à la fin".

"Un brin de chance"

Si les enquêteurs "avancent très bien", selon le ministère de l'Intérieur, l'une des questions centrales sur lesquelles ils tentent d'avoir une réponse est celle des moyens dont dispose le fugitif pour assurer sa cavale. Si les spécialistes ont coutume de dire qu’une cavale coûte cher, parlant du "prix de la discrétion" de complices dévoués et disciplinés, pourtant, ils l'assurent : s’ils ne voient pas en Mohamed Amra un malfaiteur du "haut de la pyramide" du grand banditisme, policiers et magistrats s'interrogent quant aux moyens financiers du fugitif : "C'est une énigme, confie l’un d’eux. On est peut-être passé à côté de quelque chose". Et un magistrat de préciser : la "fiche rouge" d'Interpol ne signifie pas forcément que Mohamed Amra est à l’étranger.

Ce qui est certain aux yeux des enquêteurs, c'est que le commando était "très bien préparé" et renseigné sur les horaires et points de passage de l’escorte pénitentiaire entre le tribunal de Rouen et la prison d’Evreux. Alors, la cavale sera-t-elle réglée, elle aussi, comme du papier à musique ? Un magistrat reconnaît qu'il suffit parfois d’un "brin de chance" aux enquêteurs.

En attendant, la police judiciaire exploite tout ce qu’elle peut, comme ce téléphone, retrouvé selon nos informations sur Mohamed Amra lundi, dans sa cellule de la prison d’Evreux, dont il avait tenté de scier un barreau.

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