Évasion de Mohamed Amra : "On aurait pu éviter" le drame, soutient le secrétaire général adjoint de FO Justice

Un rapport de l'inspection générale de la justice déplore un manque de communication entre les différentes autorités après la mort de deux agents de l'administration pénitentiaire lors de l'attaque le 14 mai de leur fourgon à un péage dans l'Eure.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le péage d'Incarville (Eure), où deux agents pénitentiaires sont morts lors de l'attaque de leur fourgon, dans lequel ils transportaient Mohamed Amra, le 14 mai 2024. (ALAIN JOCARD / AFP)

"Il y a des informations qui auraient dû, qui auraient pu, nous être données sans trahir le secret d'instruction", soutient vendredi 2 août sur franceinfo Hervé Ségaud, secrétaire général adjoint de FO Justice, au lendemain de la publication d'un rapport de l'Inspection générale de la justice (IGJ) consacré à l'évasion de Mohamed Amra au cours d'un transfert pénitentiaire. Deux agents pénitentiaires ont été tués lors de l'attaque du fourgon le 14 mai au péage d'Incarville (Eure).

Ce rapport de l'IGJ pointe du doigt un "déficit" de communication entre les différentes autorités judiciaires, pénitentiaires. Ce manque de communication a conduit ainsi à considérer le multirécidiviste Mohamed Amra comme un détenu ordinaire et non comme un détenu particulièrement signalé. Hervé Ségaud dénonce ce "déficit d'information à plusieurs niveaux". Il regrette ainsi "un déficit d'information au sein même de l'autorité judiciaire, au sein des services pénitentiaires et surtout un déficit d'information bilatérale entre les services judiciaires et l'administration pénitentiaire".

Le secrétaire général adjoint de FO Justice fustige particulièrement un manque de communication de la part des magistrats, qu'il considère être "le plus préjudiciable". Hervé Ségaud affirme ainsi que "le magistrat qui avait placé la cellule d'Amra sur écoute pendant plus de huit mois avait connaissance de faits extrêmement importants, qui auraient dû être portés à notre connaissance".

"Le magistrat savait que ce détenu s'intéressait à l'achat d'armes automatiques, précisément les armes qui ont tué nos collègues à Incarville... Il savait tout cela et il ne nous l'a pas dit."

Hervé Ségaud, secrétaire général adjoint de FO Justice

sur franceinfo

Pour Hervé Ségaud, ce type d'informations auraient permis "de réévaluer le profil" de Mohamed Amra. Il estime d'ailleurs que "des informations aurait dû, auraient pu être" transmises "sans trahir le secret d'instruction". "Avec ces éléments, peut-être, sans doute, qu'on aurait eu une escorte avec un renfort des forces de l'ordre et peut-être qu'on aurait pu éviter" le drame, s'insurge-t-il.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.