Attaque sur un marché de Noël en Allemagne : ce que l’on sait de l'auteur présumé
Vendredi 20 décembre en début de soirée, Magdebourg, une ville de 250 000 habitants située à 150 km de Berlin dans le nord-est du pays, a été la cible d’une attaque à la voiture-bélier sur son marché de Noël. Une attaque qui se produit huit ans presque jour pour jour après l'attentat au camion sur le marché de Noël de Berlin qui avait fait 12 morts. Ce n'est pas une coïncidence pour les autorités locales, mais les motivations du conducteur, interpellé dans la soirée, sont encore troubles.
Il a foncé sur la foule au volant d'un SUV
Vendredi 20 décembre vers 19 heures, un SUV noir a enfoncé les barrières de sécurité du marché de Noël de Magdebourg. Il a ensuite effectué des zigzags dans l’enceinte du marché "sur au moins 400 mètres", selon les témoignages recueillis par le site d’information local Volksstimme, fauchant des badauds au passage. Le bilan est lourd : deux morts, dont un enfant, et une soixantaine de blessés. Un suspect est arrêté peu de temps après et pas très loin. Sur des images diffusées par la télévision allemande, on voit l'homme sortir de la voiture pour se rendre. Il lève les bras et s'allonge au sol.
Un médecin d’origine saoudienne
L’homme interpellé est un Saoudien de 50 ans, présenté dans les médias allemands comme Taleb A. Il est entré pour la première fois en République fédérale d'Allemagne en 2006 où il a obtenu le statut de réfugié dix ans plus tard. "Il disposait d'un permis d'établissement et donc d'un permis de séjour permanent", a confirmé la ministre de l'Intérieur de Saxe-Anhalt Tamara Zieschang. Médecin-psychiatre, il exerce dans une clinique de Bernbourg, au sud de Magdebourg, où ont été transférés des blessés de l’attaque.
Pas de sympathies connues pour la mouvance islamiste
C'est même l'inverse : sur les réseaux sociaux , le médecin interpellé dénonçait les "dangers" d'une islamisation de l'Allemagne et affirmait avoir rompu avec l'islam. Il venait en aide, via une association, à des femmes victimes de l’oppression religieuse et sur son compte X, dont l’image de profil est une arme, il relayait des vidéos et des messages de l’extrême-droite, des milieux identitaires. Il se disait lui-même persécuté, victime d’un complot.
"Il a agi seul", selon les autorités
Selon la ministre de l'Intérieur de Saxe-Anhalt Tamara Zieschang, "il a agi seul. Il n'y a aucune information sur d'autres auteurs. Tout le reste est sujet à des investigations plus approfondies". Piste islamiste ? Troubles psychologiques ? Autre motivation ? "En l'état actuel de l'enquête il n'est pas encore possible de catégoriser ce qui s'est passé" vendredi soir, selon la police locale.
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