Attentat de Karachi : enquête préliminaire pour corruption
Cette enquête préliminaire fait suite à une plainte déposée par les familles des victimes de l’attentat de Karachi, le 8 mai 2002 : 11 ingénieurs et techniciens français, qui travaillaient sur place à la construction de sous-marins français commandés par le Pakistan.
Une nouvelle piste est en effet apparue dans ce dossier, alors que l'hypothèse Al-Qaïda a longtemps été privilégiée.
_ Les juges d'instruction Marc Trévidic et Yves Jannier étudient aujourd’hui la possibilité que cette action terroriste ait pu être commanditée par des militaires pakistanais à la suite d’un différend financier entre les autorités françaises et pakistanaises.
Si l’on adhère à cette hypothèse, Jacques Chirac, après son élection en 1995, aurait fait stopper le versement de commissions aux militaires pakistanais, en découvrant que des rétro-commissions liées à ce contrat avaient servi à financer la campagne électorale d'Edouard Balladur, son rival et ex-"ami de 30 ans".
La plainte déposée vise non-seulement Edouard Balladur à travers son club politique créé en 1995, mais aussi Nicolas Sarkozy, alors ministre du Budget puis directeur de la campagne présidentielle de son mentor de l’époque. Les dirigeants de la Direction des chantiers navals (DCN, devenue DCNS), de sa branche export (DCNI) et "tous autres" pour "entrave à la justice".
Les parties civiles leur reprochent de ne pas avoir communiqué aux enquêteurs antiterroristes un rapport interne de la DCN évoquant, dès la fin 2002, la piste de représailles en raison de l’arrêt du versement des commissions.
Gilles Halais, avec agences
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