Bagarres entre bandes en Ile-de-France : "Aujourd'hui, les jeunes n'hésitent pas à tuer"
Audrey Colin, ancienne officier de la Bac, décrit des groupes "constitués au pied des barres d'immeubles" ou au sein d'un même collège, après la mort de deux adolescents dans des bagarres à Paris et Sarcelles, dans la nuit de mardi à mercredi.
Deux adolescents sont morts dans la nuit de mardi à mercredi 24 octobre dans des bagarres en région parisienne, l'un dans le 20e arrondissement de Paris, l'autre à Sarcelles (Val-d'Oise). D'autres rixes ont mal tourné ces dernières semaines et ces derniers mois en Ile-de-France. "Aujourd'hui, ce sont de plus petits groupes qui n'hésitent pas à aller jusqu'au décès", a expliqué sur franceinfo Audrey Colin, conseillère technique auprès du syndicat Synergie-Officiers, ancienne officier de la BAC.
franceinfo : Est-ce qu'il y a une recrudescence de ce type de bagarres ?
Audrey Colin : C'est un phénomène qui a toujours existé, la différence c'est qu'on en arrive à des situations dramatiques du fait de décès de jeunes gens. Les bagarres ont été violentes par le passé, mais aujourd'hui, les jeunes n'hésitent pas à tuer. Auparavant, il y avait une vraie violence de par l'utilisation d'armes par destination (barre en fer, batte de baseball) et de groupes plus importants. Aujourd'hui, ce sont de plus petits groupes qui n'hésitent pas à aller jusqu'au décès. C'est plus souvent une guerre de territoire ou des histoires de cœur.
S'agit-il encore de bandes organisées ?
On a connu un phénomène de bandes, notamment en 2010, où on avait certaines bandes qui arrivaient de banlieue et venaient s'affronter sur Paris. Aujourd'hui, cela n'existe plus. Ce sont plus des groupes constitués au pied des barres d'immeubles ou au sein d'un même collège que des bandes organisées.
Comment prévenir ces bagarres ?
En luttant contre le désœuvrement de ces jeunes gens. On peut remarquer que les deux rixes qui ont eu lieu ces jours-ci ont eu lieu pendant les vacances scolaires. Du côté de la police, le travail avait été fait il y a plusieurs années. On avait réussi à mettre un terme à ces bagarres entre bandes rivales. Aujourd'hui, il y a une surveillance accrue à faire sur ces jeunes gens. La mise en place de la police de sécurisation du quotidien va permettre aussi de lutter contre ces phénomènes-là.
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