Cet article date de plus d'un an.

Ce que l'on sait de l'explosion dans une maison qui a blessé grièvement trois gendarmes dans l'Allier

Le suspect que les gendarmes étaient venus interpeller est mort dans l'explosion.
Article rédigé par franceinfo - France Bleu Pays d'Auvergne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Intervention des gendarmes sur un incendie de maison en Dordogne (photo d'illustration). (JEANNE DEBUTLER/RADIOFRANCE)

Une maison a été soufflée mercredi 15 mars 2023 par une explosion d'origine encore indéterminée dans l'Allier, blessant grièvement trois gendarmes et tuant l'homme qu'ils étaient venus interpeller. Voici ce que l'on sait de l'enquête.

Les gendarmes intervenaient pour interpeller l'occupant de la maison

Trois gendarmes du peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie (PSIG) et quatre gendarmes de la brigade territoriale du Mayet-de-Montagne (Allier), se sont rendus mercredi un peu avant 13h dans la commune de La Chapelle (Allier). Ils intervenaient afin d'interpeller l'occupant d'une maison. Les militaires se rendaient chez cet homme "potentiellement dangereux" pour l'interpeller car il ne respectait pas son régime probatoire, a appris jeudi 16 mars 2023 France Bleu Pays d'Auvergne auprès du procureur de Cusset.

Les circonstances exactes du drame ont encore des zones d'ombre, mais selon les premiers éléments de l'enquête, les gendarmes ont remarqué une forte odeur d'essence en arrivant sur les lieux et ont vu le suspect entrer dans la maison, a appris France Bleu Pays d'Auvergne. Ils l'ont alors interpellé et menotté, c'est à ce moment-là que l'explosion s'est produite. Les trois militaires du PSIG ont alors subi l'effet de blast. L'explosion a généré un incendie et fragilisé la maison qui menaçait de s'effondrer mercredi. Sur place, les pompiers de l'Allier ont déployé 57 hommes et 27 véhicules.

Une dizaine de condamnations, notamment pour avoir menacé de mort un agent pénitentiaire

Il s'agit d'un homme de 38 ans, très défavorablement connu de la justice. Il était sous bracelet électronique depuis le 16 février dernier parce qu'il avait conduit une voiture sous l'emprise de stupéfiants, a appris franceinfo de source proche du dossier. Sa fin de peine était prévue au 4 avril prochain. Il avait été condamné à trois mois de prison avec l'annulation de son permis de conduire. Auparavant, cet homme avait été incarcéré du 1er novembre 2017 jusqu'au 10 mars 2018, condamné à six mois de prison dont trois mois avec sursis avec mise à l'épreuve pour menace de mort sur un agent du service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP), a ajouté cette même source.

Il avait fait également l'objet d’une condamnation le 10 avril 2018 à trente jours de prison pour conduite sous emprise de stupéfiants, là encore. Son agent du SPIP avait signalé son profil psychologique fragile. L'individu était considéré comme "potentiellement dangereux", a précisé Eric Neveu, le procureur de Cusset à France Bleu Pays d'Auvergne.

Un gendarme brûlé à 90%

Jeudi matin, les trois gendarmes les plus sérieusement touchés étaient toujours hospitalisés à Lyon. Le plus gravement a été plongé dans le coma, il est brûlé à 90%, a appris franceinfo de source proche du dossier. Son pronostic vital est toujours engagé, sûrement encore plusieurs jours car les médecins ne savent pas comment peut se passer la sortie du coma, ajoute cette source.

"Attendait-il les gendarmes ? Avait-il prévu de se suicider en tuant des gendarmes ? Nous ignorons pour l'heure les circonstances exactes de cette explosion, mais il y avait a priori des odeurs d'essence (lors de l'explosion)", a indiqué à France Bleu le procureur de Cusset Eric Neveu.

Une enquête pour "tentative d'homicide sur personne dépositaire de l'autorité publique" a été ouverte par le parquet pour déterminer les causes exactes de ce drame, elle a été confiée à la section de recherches de gendarmerie de Clermont-Ferrand.

Des expertises étaient en cours jeudi matin pour essayer de comprendre ce qui s'est passé, indique le procureur de Cusset à franceinfo. L'institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) a été dépêché sur place. Des auditions étaient en cours. Eric Neveu, le procureur de Cusset, tiendra une conférence de presse vendredi après-midi.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.