Chantier de l'A69 : une locataire porte plainte après deux tentatives d'incendie chez elle en huit jours

Alexandra, locataire d'une maison située sur le tracé de la future autoroute entre Toulouse et Castres, héberge des zadistres anti-A69, elle dénonce des agressions de "pro-autoroutes".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des opposants à l'A69 manifestent à Toulouse, le 21 avril 2024. (MATTHIEU RONDEL / AFP)

La locataire d'une propriété située sur le tracé du chantier de l'autoroute A69, au lieu-dit le Verger à Verfeil, en Haute-Garonne, a été victime de deux tentatives d'incendie en huit jours, a appris France Bleu Occitanie lundi 2 septembre. Une première fois, lundi 26 août, c'est son jardin qui a été visé. La seconde fois, c'est sa voiture et le portail qui ont été pris pour cible, dimanche dernier. Cette maman d'un garçon de quatre ans a porté plainte.

La maison concernée est située sur le tracé de la future autoroute entre Toulouse et Castres. Elle n'a toujours pas été expropriée. La locataire et sa famille refusent de quitter les lieux et se disent victimes de tentatives d'incendies criminels dans leur propriété depuis le 26 août, premier jour où elle a constaté plusieurs départs de feu dans son jardin. Dimanche, c'est son portail et son véhicule qui ont cette fois été visés.

Des "pro-autoroute"

Au petit matin, "on a été réveillés par des cris, on est descendus", raconte Alexandra au micro de France Bleu Occitanie. "Il y avait quatre personnes habillées de noir, cagoulées, qui étaient à côté de ma voiture. Ils sont partis en courant, mais avant de partir, ils ont jeté un cocktail Molotov dans ma voiture. De nouveau au niveau du portail, ils ont mis le feu et ont aspergé de gaz lacrymogène leurs poursuivants". 

Cette locataire, qui refuse pour l'instant de quitter la maison et qui héberge des zadistes anti-A69, en est certaine : "Ce sont des pro-autoroute, des personnes qui en veulent aux jeunes (les militants anti-A69 qui montaient la garde dans le jardin). Clairement, ce n’était pas que ma voiture et le portail qui étaient visés. (...) Le chantier prend du retard à cause de nous et on dérange. Ils veulent qu'on parte vite et veulent nous faire peur." Alexandra affirme avoir retrouvé "une poche remplie de bidons de liquide inflammable devant la maison. Et on a trouvé un cocktail Molotov à côté de la gazinière où il y a une bouteille de gaz."

Une agression "lâche et inqualifiable"

Le collectif La Voie est libre, opposé au projet A69, s'est dit scandalisé par "cette répétition terrible de l’agression lâche et inqualifiable" contre Alexandra et son fils de quatre ans. Une cagnotte a été mise en ligne sur le site internet leetchi.com. Dans un communiqué publié sur la page de la cagnotte, La Voie est libre affirme aussi qu'en tentant d'empêcher les quatre personnes cagoulées de mettre le feu à la maison, "l'un des membres de la famille a été aspergé d'essence". Dans cette agression, personne n'a été blessé, en dehors de quelques brûlures.

Malgré cette situation jugée "dramatique" par la locataire, elle ne compte pas partir pour l'instant. Le collectif La Voie est libre affirme que le bail de la mère de famille court jusqu'au 1er novembre 2025. Le propriétaire, lui, a été exproprié dès le début du chantier en 2023. Jeudi 29 août, un huissier – mandaté par le concessionnaire Atosca et la préfecture de Haute-Garonne – s'est rendu sur place pour deux offres de relogement à Alexandra. "Un appartement HLM", grince la locataire. "J'ai 8 000m2 et j'ai 180m2 de maison sur trois étages". Elle a deux mois pour accepter ou refuser ces offres, avant une expropriation accompagnée d'un dédommagement, où "on est censé me reloger dans les mêmes conditions", déclare la mère de famille.

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