Charles Pasqua comparaît devant la Cour de justice de la République
Lui pense que son procès est réglé d'avance. Que sa condamnation est inéluctable. Charles Pasqua accuse, dans un entretien paru cette semaine “Ce que je sais, c'est que mes ennuis judiciaires ont commencé en 2000, quand j'ai laissé entendre que je serais peut-être candidat à la présidentielle de 2002. Dès lors, tout a été fait pour m'abattre.”
_ Ce sera d'ailleurs sa ligne de défense : Charles Pasqua est victime d'un règlement de comptes politique.
Le ton est donné. Charles Pasqua, 83 ans, sénateur, comparaît à partir d'aujourd'hui, et pour deux semaines, devant la Cour de justice de la république, pour trois affaires de corruption présumée qui datent du temps où il était ministre de l'Intérieur, entre 1993 et 1995.
_ Il encourt jusqu'à dix ans de prison... qu'il n'effectuera sans doute pas tout de suite : il est protégé par son immunité parlementaire, et peut aller en cassation quoi qu'il arrive.
Pasqua sera d'abord jugé pour "complicité d'abus de biens sociaux", pour un pot-de-vin de 790.000 euros versé par Alstom en 1994, à un proche, en échange de l'autorisation administrative de déplacer son siège.
Deuxième dossier, et même motif de poursuite : 8,8 millions d'euros perçus frauduleusement par des proches - l'intermédiaire Etienne Leandri et l'homme d'affaires Pierre Falcone - en marge de contrats passes par la Sofremi avec le ministère de l'Intérieur. La Sofremi commercialise du matériel de sécurité et de défense.
Enfin, le sénateur sera jugé pour "corruption passive" dans l'affaire du casino d'Annemasse. Il avait donné son feu vert à l'exploitation du casino à deux de ses amis, Robert Feliciaggi et Michel Toni, qui ont par la suite financé son parti politique, le Rassemblement du peuple français.
Au total, pas moins de 57 témoins défileront à la barre - dont des figures du monde politique : Claude Guéant, actuel secrétaire général de l'Elysée et ancien directeur adjoint de cabinet du ministre, Philippe de Villiers, allié politique lors de la création du RPF, Jean-Marc Sauvé, vice-président du Conseil d'Etat ; Henri Guaino, conseiller de Sarkozy, Pierre Falcone, en prison depuis l'Angolagate... et le fils de Charles Pasqua.
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