Collégien interpellé près de Dijon : "Il faut qu'on ait une attention très particulière sur les élèves perturbateurs", estime le syndicat SNPDEN
"Il faut qu'on ait une attention très particulière sur les élèves perturbateurs", a estimé samedi 16 mars sur franceinfo Audrey Chanonat, principale de collège et secrétaire nationale du Syndicat national des personnels de direction de l'éducation nationale (SNPDEN) alors qu'une enquête a été ouverte vendredi par le parquet de Dijon (Côte-d’Or) après qu’un collégien de 15 ans a menacé avec un couteau la principale du collège Edouard Herriot à Chenôve.
Selon Audrey Chanonat, le jeune homme est du collège de Dijon est un élève "poly exclu". Elle demande "que pour ces élèves-là, il y ait des accompagnements, des procédures pour nous aider, nous chefs d'établissement, par les services sociaux et par les services judiciaires".
"La première responsabilité d'un chef d'établissement, c'est bien sûr la sécurité des personnels et des enfants"
Le collégien a présenté vendredi après-midi une lettre faisant mention d'une prise d'otage et référence aux attentats de novembre 2015 survenus en France. Il a été placé en garde à vue pour violences avec arme dans un établissement scolaire ayant entraîné une incapacité de moins de huit jours, menaces de mort et introduction d'arme dans un établissement scolaire.
"On est évidemment dans une situation dramatique. On ne peut qu'utiliser ce mot à chaque fois que ce type d'événement se situe dans un établissement scolaire et menace des personnels qui sont dans les établissements pour s'occuper des élèves et enseigner", a réagi Audrey Chanonat. Elle a rappelé que "la première responsabilité d'un chef d'établissement, c'est bien sûr la sécurité des personnels et des enfants", mais elle ne veut pas que cela "tourne à une forme de psychose", précisant que la première "vocation" d'un collège est "d'enseigner et bien d'accueillir les élèves".
"Permis d'éviter le pire"
Le préfet de Côte-d'Or, Franck Robine, a estimé que le respect des procédures d'alerte "a permis d'éviter le pire" dans le collège Edouard Herriot. L'établissement bénéficie d'une vidéoprotection. Audrey Chanonat soutient la proposition de Gabriel Attal de relier des établissements scolaires "directement à des postes de police pour pouvoir permettre des interventions plus rapides. Ce sont des solutions qu'il faut étudier véritablement au cas par cas", dit-elle. Par ailleurs, elle estime qu'il faut "préparer les personnels, continuer à faire en sorte que les gestes de sécurité soient de mieux en mieux acquis".
"Mais comment essayer de trouver un équilibre en ne transformant pas les établissements en bunker, tout en les laissant dans leur première vocation, c'est-à-dire accueillir les élèves. On est sur une situation évidemment complexe", explique-t-elle.
Une cellule médico-psychologique sera ouverte ce samedi au collège Edouard Herriot, à Chenôve, pour accueillir les élèves qui ont été confinés. Lundi, la cellule sera mise en place pour l’ensemble de l’établissement.
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