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Contrefaçon ? Chanel et World Tricot renvoyés à leurs chères aiguilles

C'est l'histoire d'un ancien sous-traitant de Chanel qui accusait la maison de couture d'avoir allègrement copié un de ses modèles. Quatre ans de procédures et de médiations... auxquelles le tribunal de commerce de Paris vient de mettre fin. En déboutant le façonnier sur le chef de contrefaçon, mais en condamnant Chanel pour rupture abusive de contrat.
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Le noeud de cette affaire tient à... un fil : il s'agit d'un motif au crochet, que World Tricot, atelier de petites mains, revendique comme sa création, et que Chanel, haut-couturier, lui aurait refusé avant de le faire reproduire en Italie. Une "contrefaçon" caractérisée pour World Tricot qui attaque la prestigieuse maison. Une entreprise de "dénigrement" de la griffe, rétorque Chanel, qui décide alors de poursuivre aussi son ancien sous-traitant.

Résultat des courses : cette décision de justice qui renvoie les deux protagonistes dos-à-dos. Le tribunal de commerce a condamné la prestigieuse maison Chanel à 400.000 euros de dommages et intérêts pour rupture abusive de contrat, mais a jugé qu'il n'y avait pas eu contrefaçon. Mais il a aussi condamné World Tricot à un euro symbolique pour "préjudice moral" et 100.000 euros de dommages et intérêts pour "préjudice commercial".

Chacun va donc pouvoir retrouver ses travaux d'aiguilles, avec un sentiment de verre à moitié plein. "Je ne sais pas si c'est une victoire, mais c'est une défaite pour World Tricot" : commentaire de l'avocat de Chanel, Gérard Delile.
_ De son côté, la charismatique fondatrice de World Tricot, une certaine Carmen Colle, voit dans la décision du tribunal, "une première victoire pour les fabricants". Finie "l'époque où l'on pouvait se débarrasser d'un claquement de doigt d'un façonnier", constate son avocat. La patronne envisage malgré tout de faire appel.

Cécile Quéguiner avec AFP

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