Bouches-du-Rhône : à Marseille, l'été meurtrier des trafiquants
Nouveau règlement de compte à Marseille. Dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 août, deux nouvelles fusillades ont fait trois morts. Les trois personnes étaient connues des forces de l'ordre.
La scène est glaçante, filmée depuis un balcon. Trois personnes cagoulées viennent de kidnapper un homme de 27 ans, et de l'enfermer dans le coffre d'une voiture. Il est une heure du matin, dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 août, dans le 4e arrondissement de Marseille (Bouches-du-Rhône). Le véhicule est retrouvé en feu, un peu plus loin, le corps de la victime calciné à l'intérieur. Ce mode opératoire laisse peu de place au doute : il est régulièrement employé au sein du banditisme marseillais pour des règlements de comptes. "L'atrocité monte en gamme, dirais-je. Ils n'ont vraiment plus peur de rien, ils veulent donner des signes extrêmement forts à leurs concurrents", analyse Rudy Manna, secrétaire départemental d'Alliance Police Nationale dans les Bouches-du-Rhône.
10 à 15 millions d'euros par mois grâce au cannabis
Une heure plus tôt, une fusillade a éclaté dans le quartier de la Marine Bleue. Deux voitures sont entrées, et leurs occupants ont abattu au fusil d'assaut deux hommes de 25 et 26 ans. Une scène très violente, en pleine rue, qui a choqué les habitants. "On avait très, très peur, vraiment, confie une jeune femme. On dirait [que] c'est la guerre, ça y est", explique-t-elle. Ces trois morts s'ajoutent aux 11 personnes décédées dans des règlements de compte depuis le début de l'année.
À Marseille, le trafic de cannabis génère entre 10 et 15 millions d'euros chaque mois. "C'est tout simplement des opérations de police qui déstabilisent le trafic, qui retirent une équipe du trafic, donc toutes les équipes se battent pour ce nouveau territoire", explique le journaliste Xavier Monnier, auteur du livre Les nouveaux parrains de Marseille.
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