Trafic de drogue : des enfants à la solde des gangs

Il y a quelques mois, un jeune Marseillais de 24 ans rencontrait une équipe de "Complément d’enquête". Petit dealer, il racontait être devenu tueur à gages. En échange de 20 000 euros, il aurait tué un homme, membre d’un gang rival. "C’est un intermédiaire. C’est un ami, il m’a appelé (…) il m’a dit : 'il y a ça à faire'. (…) Ce n’est pas une joie, ce n’est pas un plaisir. J’en dors mal, j’en dors très, très mal", racontait-il.

Moins de risques pour le commanditaire

Les crimes de ces jeunes tueurs font le tour des réseaux sociaux. Selon la justice, six personnes sur dix mises en examen pour assassinat ou tentative d’assassinat lié au trafic de drogue ont entre 14 et 21 ans. Pour un éducateur, la situation était encore inimaginable il y a quelques années. "Les grands, impossible qu’ils nous auraient laissé toucher une arme", assure-t-il.

La guerre des gangs repose désormais sur cette main-d’œuvre docile, attirée par l’appât du gain. Pour les narcotrafiquants, ces jeunes mineurs, extérieurs au réseau, sont devenus la main-d’œuvre idéale. "Cette sous-traitance permet au commanditaire de diminuer énormément les risques", analyse Yann Sourisseau, chef de l’Office central de lutte contre le crime organisé.

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