Marseille : ce que l'on sait du meurtre du fils d'Anigo, directeur sportif de l'OM
Adrien Anigo se trouvait à bord d'une Twingo quand il a été pris pour cible par deux individus. Ces derniers ont pris la fuite.
Un conducteur a été tué par balles dans le 13e arrondissement de Marseille (Bouches-du-Rhône), jeudi 5 septembre, par deux hommes en deux-roues. Ils ont réussi à prendre la fuite. Selon BFMTV et Le Parisien, la victime se prénomme Adrien et il s'agit du fils de José Anigo, le directeur sportif de l'OM.
La mort du jeune homme porte à quinze le nombre de morts dans des règlements de comptes dans la région depuis le début de l'année. Jeudi matin, un homme de 24 ans a été exécuté de plusieurs balles à La Ciotat, près de la cité phocéenne, par un commando de quatre hommes.
Que s'est-il passé jeudi après-midi ?
A Marseille, les faits sont survenus aux alentours de 15h45, indique une source proche de l'enquête. Selon les premiers éléments de l'enquête, deux armes ont été utilisées. La victime se trouvait à bord d'une Twingo quand elle a été prise pour cible par deux individus. La Twingo, noire, était un véhicule de location, précise Le Parisien.
Les agresseurs circulaient à bord d'une moto de grosse cylindrée et ont mitraillé la voiture à bout portant, a expliqué le procureur de la République, Brice Robin. Plusieurs étuis ont été retrouvés sur place, a-t-il ajouté, sans pouvoir à ce stade donner plus de précisions.
L'homme a été touché à la tête et à la carotide, selon une source proche de l'enquête. Alertés, les marins-pompiers n'ont pas pu le réanimer. Quatre véhicules et quatorze hommes sont intervenus sur les lieux, a précisé un porte-parole du bataillon.
Qui était Adrien Anigo ?
Adrien Anigo, 30 ans, était le fils de José Anigo, l'actuel directeur sportif de l'OM. En mars 2007, il est incarcéré, selon Le Journal du dimanche. Il est soupçonné de faire partie du gang des bijoutiers responsable de 13 attaques de bijouteries en 2006-2007, pour un butin estimé à plus de 1,5 million d'euros. Il ne reconnaît son implication que dans un vol à main armée, commis le 8 décembre 2006 à la bijouterie Mac Orlan à Vitrolles (Bouches-du-Rhône). "Il est libéré en mars 2010 à la suite d'une erreur de procédure", précise l'hebdomadaire. C'est la Cour de cassation qui a pris cette décision, indique La Provence.
"La rue a aspiré mon fils, mais ça ne concerne que la justice. Aujourd'hui, ça intéresse qui de dire qu'il a un magasin de sport, une femme et deux enfants?", s'interrogeait son père, dans Le JDD. Dans ce portrait, l'hebdomadaire citait aussi cette phrase de José Anigo : "Marseille est une ville qui mange ses enfants".
José Anigo lui-même a mauvaise réputation. Des écoutes téléphoniques dans le cadre d'une information judiciaire interrogeaient sur les rapports qu'il pourrait entretenir avec la pègre, avait révélé RMC, le 22 février. "Certains gangsters ont parfois la même origine sociale que les sportifs. Ils viennent des mêmes quartiers, fréquentent les mêmes écoles. José Anigo partage ces mêmes origines", confiait à francetv info Hervé Martin-Delpierre, le réalisateur du documentaire Sport, mafia et corruption, le 23 février.
Quelle est la réaction des autorités ?
Manuel Valls souhaite un "pacte national" pour sortir du trafic de drogue à Marseille. "J'ai demandé au préfet de région et au préfet de police de recevoir très vite l'ensemble des élus pour définir ce travail en commun", a déclaré le ministre de l'Intérieur sur i-Télé.
Le sénateur-maire UMP, Jean-Claude Gaudin, a adressé ses "plus sincères condoléances à la famille de José Anigo", tout en "déplorant les différents épisodes meurtriers qui sévissent actuellement sur Marseille". L'élu estime que sa ville mérite "une considération particulière du gouvernement" et considère que les renforts policiers récemment annoncés sont insuffisants.
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