Dans l'Eure, 17 militants écologistes interpellés quatre mois après une intrusion dans les locaux de Lafarge
Dix-sept militants écologistes ont été interpellés, lundi 8 avril, par les policiers de la sous-direction antiterroriste (Sdat), quatre mois après l'intrusion d'une centaine de militants dans les locaux du cimentier Lafarge à Val-de-Reuil (Eure), a appris franceinfo de source proche du dossier, confirmant une information de RTL.
Selon le procureur de la République d'Evreux, les 17 interpellés sont onze hommes et six femmes, tous majeurs. Les interpellations ont eu lieu pour 16 d'entre elles dans la région Normandie, dans l'Orne, la Seine-Maritime, l'Eure et le Calvados. La dernière interpellation a eu lieu en Seine-Saint-Denis.
"Ces interpellations se sont déroulées sans incident et l'ensemble des personnes concernées se trouvent actuellement en garde à vue", ajoute le parquet. Elles sont entendues pour "séquestration avec libération volontaire avant le septième jour en bande organisée", "destructions et dégradations graves en réunion", "association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un délit puni de dix ans d'emprisonnement" et "violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique".
"Plus de 450 000 euros" de préjudice occasionné, selon le parquet
Le dimanche 10 décembre, l'accès au site de Val-de-Reuil avait été forcé en milieu de journée par une centaine de personnes "cagoulées et masquées", selon le sous-préfet de Bernay, Philippe Fournier-Montgieux. Le gardien avait été "séquestré" dans une pièce jusqu'à l'intervention de la police une dizaine de minutes plus tard.
"Après avoir fait en sorte que l’agent de sécurité du site ne puisse pas quitter son local en apposant de la mousse expansive autour de la porte d’accès à celui-ci, ils procédaient à d’importantes dégradations", poursuit le parquet, "en injectant de la mousse expansive à l’intérieur de plusieurs appareils, en coulant du béton dans une arrivée d’eau, en détériorant des compteurs, en éventrant un contenant de plusieurs centaines de milliers de billes de polystyrène, en éventrant des sacs de ciment, en brisant des vitres et du matériel informatique".
"Le symbole des Soulèvements de la Terre était relevé à plusieurs endroits", précise-t-il, estimant à "plus de 450 000 euros" le préjudice occasionné. Les manifestants avaient été dispersés à l'aide de gaz lacrymogènes. Ils répondaient à un appel national des Soulèvements de la Terre pour "une journée d'action contre Lafarge et le monde du béton". L'exploitant du site avait porté plainte.
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