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Deux interpellations après l'agression d'un jeune juif dans un train

Un élève de l'école Ozar Hatorah, où quatre personnes ont été tuées par Mohamed Merah en mars, a été agressé dans un train Toulouse-Lyon dans la nuit de mercredi à jeudi. Il aurait été pris à partie en raison de sa confession. Deux hommes de 18 ans ont été interpellés, une confrontation doit avoir lieu.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Le jeune homme de 17 ans se trouvait dans le train Toulouse-Lyon,
dans la nuit de mercredi à jeudi. "Arrivé près de Valence, peu avant 19 heures, j'appelle mon frère
pour
lui dire que je serai bientôt là. Mon frère a un prénom juif et, dans le
wagon, je vois que mon appel fait réagir les deux jeune
", raconte
le jeune homme dans une interview
au Progrès.
Ses agresseurs l'ont insulté et pris à
partie dans le compartiment qu'il occupait.

Cette agression s'est
poursuivie sur la plate-forme au niveau des toilettes et le jeune homme a
été roué de coups. Il a fallu l'intervention d'un autre voyageur et de
contrôleurs de la SNCF pour mettre fin aux violences. "Le jeune homme
a tenté d'apaiser la situation en s'exprimant en arabe, une langue
qu'il parle. Mais loin d'apaiser ses agresseurs, ça les a excités davantage
",
a expliqué son avocat, Alain Jakubowicz, par ailleurs président de la Licra.

La victime, scolarisée dans l'école
Ozar Hatorah de Toulouse, où quatre personnes ont été tuées par Mohamed
Merah le 19 mars, s'est vu déliver une ITT (interruption temporaire de
travail) de huit jours. Il a déposé plainte au commissariat de Lyon où
une enquête a été ouverte. "Dans le cadre du début de l'enquête, le caractère antisémite de l'agression n'est pas encore avéré " a déclaré une source judiciaire.

Confrontation entre la victime et les
deux hommes interpellés

Deux hommes de 18 ans ont été
interpellés jeudi matin dans le cadre de cette affaire. Selon une source
policière, ils sont d'origine maghrébine et  n'ont pas de casier
judiciaire. "Ces deux jeunes venaient passer des tests pour intégrer
l'armée. Ils ont été interpellés dans le centre de recrutement
" du
quartier général Frère, dans le 7è arrondissement, a précisé un
porte-parole de la zone de défense sud-est. Selon l'avocat de la
victime, une confrontation devait être organisée jeudi
après-midi à l'hôtel de police.

Cette agression, fermement
condamnée par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, fait suite à une
autre agression antisémite la semaine dernière. Le ministre s'est dit
déterminé à "combattre toutes les résurgences de ce mal profond
qu'est l'antisémitisme
", "une offense aux valeurs et à l'histoire
de notre République
". A Toulouse, le président de la communauté
juive a estimé jeudi que les Juifs étaient victimes d'une "forme
d'acharnement qui devient insupportable
". Le maire de la ville Pierre Cohen a également estimé que la République devait "être sévère lorsque les valeurs qu'elle défend sont bafouées ".

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