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Deux policiers tués lors d'une course poursuite sur le périphérique parisien

Deux policiers sont morts et un troisième est grièvement blessé lors d'une course poursuite jeudi matin dans le nord de Paris. D'après le ministère de l'Intérieur, leur voiture a été percutée par l'arrière entre les portes de la Chapelle et Clignancourt sur le périphérique parisien. Deux personnes ont été interpellées.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Maxppp)

> Article actualisé avec nos informations sur la surveillance du véhicule

C'est vers 5h40 jeudi que les policiers de la Bac 75 nuit repèrent un Land Rover suspect aux abords de la porte Maillot à Paris. Les agents tentent de l'intercepter mais le 4x4 refuse d'obtempérer et prend de la vitesse sur le périphérique intérieur. La prise en chasse s'organise et un autre véhicule de la brigade anti-criminalité, prévenu par radio, se positionne au niveau de la porte de la Chapelle.

Ce dernier roule doucement "en position d'interception ". Le conducteur du 4x4 aurait décidé de percuter volontairement l'arrière de cette second voiture de police. Plusieurs témoins évoquent un choc terrible, les fuyards roulant à une vitesse très élevée.

Le bilan est lourd côté policiers : un brigadier-chef de 40 ans et un brigadier de 32 ans sont tués. Les deux policiers étaient mariés et pères de famille. Un brigadier-chef de 54 ans, le chauffeur de la voiture, est grièvement blessé. Il a été transporté à l'hôpital Baujon. Son pronostic vital est très engagé, d'après une source judiciaire.

Le conducteur roulait ivre et sans permis

Les deux occupants du 4x4 Land Rover - de location - ont été interpellés. Le conducteur, âgé de 22 ans, était en état d'ébriété : 1,4 gramme d'alcool par litre de sang. Par ailleurs, il roulait sans permis de conduire. Il a d'ailleurs été condamné à six reprises pour délits routiers. 

D'après nos informations, avant d'être repéré par la BAC, le véhicule était déjà connu du GIR 75, un service régional de police judiciaire. Une note d'attention avait été rédigée sur cette voiture, mais les policiers n'avaient pas placé de balise électronique à bord.
L'intervention de la BAC, jeudi matin, n'avait a priori pas de rapport avec cette enquête.

La "profonde émotion "  de François Hollande

"Je ne doute pas un seul instant que la justice sera impitoyable " à l'égard de ce type de comportement, a déclaré Manuel Valls. "Une nouvelle fois des fonctionnaires de police sont victimes de ce comportement (...) Ce sont des actes particulièrement graves ", a regretté le ministre de l'Intérieur.

Jeudi après-midi, François Hollande a lui exprimé, dans un communiqué, sa "profonde émotion " et a adressé "aux familles
et aux proches des victimes ses 
plus sincères condoléances" . Le président de la République a aussi rappelé "aux
forces de l'ordre le soutien et la gratitude de la 
Nation ". 

De son côté, le maire de Paris évoque dans un communiqué sa "très vive émotion " après la mort de ces policiers. Pour Bertrand Delanoë, les fonctionnaires "ont fait honneur à leur institution ainsi qu'à leur pays (...) en mettant en jeu leur propre vie pour protéger les Parisiens ". 

D'après Grégory Goupil, syndicaliste chez Alliance, "les fonctionnaires de police étaient très aguerris et expérimentés. Aujourd'hui, on est forcés de constater que la police ne fait plus peur ". 

Conséquence, le périphérique intérieur a été fermé ce jeudi matin entre les portes de la Chapelle et de Clignancourt. Les perturbations sont nombreuses sur plusieurs grands axes. 

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls s'est rendu au chevet des policiers blessés jeudi matin.

 

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